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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique vocale Clair Obscur Dans le sillage du Caravage, ombres et lumières dans la musique italienne du XVIIème siècle
Tarquinio Merula : "Su la cetra amorosa" (Canzoni e Sonate, Venise, 1637) Andrea Falconiero : "Battala de Barabaso yerno de Satanas" (Io Libro, Naples, 1650)
Claudio Monteverdi : Laudate
Dominum (Selva morale, Venise, 1641)
Claudio Monteverdi : "Zefiro
Torna" (VIo Libro de Madrigali, Venise)
Ignato Donati : "O Gloriosa
Domina" (Flores praetantissimorum, Milan, 1626) Adriana Fernandez (soprano)
Les Sacqueboutiers : Hélène Médous (violon), Jean-Pierre Canihac (cornet), Daniel Lasalle (sacqueboute), Guido Balestracci (viole de gambe), Matthias Spaeter (archiluth / chitarone), Yasuko Bouvard (orgue / clavecin), Laurent Le Chenadec (doulciane), Florent Tisseyre (percussions).
69'56, Flora, 2009
Sons et lumières
La "Battala de Barabaso yerno de Satanas" de Falconiero illustre l'admirable souplesse des Sacqueboutiers. A une introduction martiale et fière avec des percussions imposantes, succède le combat du cornet et du violon à un rythme étourdissant, ponctué par le thème initial guerrier qui sépare les sections toujours d'une virtuosité intense. Le "Laudate Dominum" qui suit baigne dans un climat doux et jubilatoire, accentué par le clavecin de Yasuko Bouvard. Adriana Fernandez y laisse encore entrevoir une émission parfois tendue, mais l'agilité de la ligne, le phrasé nuancé et sensible font rapidement oublier cette réserve. Sans citer toutes les pièces, il faudra attendre paradoxalement patienter jusqu'à la Canzona prima de Castello pour des sonorités plus charnues et profondes grâce au couple orgue positif / sacqueboute repoussant les limites de la technique instrumentale. Car pour bien comprendre l'obscure clarté de cet hommage caravagesque, il faut se plonger dans les notes de programme qui expliquent, citations contemporaines à l'appui, que cornets et sacqueboutes étaient considérés à l'époque comme les instruments les plus proches de la voix humaine et que ce voyage pictural se veut celui d'un recitar cantando à la fois vocal et instrumental, brouillant la lisière des deux éléments, privilégiant les pièces virtuoses avec forces diminutions et effets en écho. A l'écoute de ce déferlement d'une habileté démoniaque, de ces échanges enfiévrés où les ornements s'empilent sans pour autant virer à la démonstration gratuite ou à l'étalage narcissique, on regrette cependant qu'il n'y ait pas plus eu de moments de pause introspective, dignes de la mémorable "Lettera amorosa" emplie de soupirs et d'espérance résignée où la soprano acquiert soudain une étonnante gravité, usant plus souvent de son médian, voilant l'émission, livrant ça et là des pianissimi à se pâmer. Et l'on conclura en se demandant si les Sacqueboutiers n'ont pas confondu un maître pour un autre, adoptant plus aisément le fourmillement multicolore d'un Véronèse, plus que l'intensité dramatique féroce du Caravage.
Technique : captation large et généreuse, parfois un peu lointaine.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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