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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : récital Marc-Antoine CHARPENTIER (1643-1704) Rendez-moi mes plaisirs
Rendez-moi mes plaisirs, H.
463
Lodovico da VIADANA
Ricercar Consort Rendez-moi Ledroit
Le ton est uniformément contemplatif, d'une douceur résignée, les changements de registre presque douloureux. Par-dessus tout, le texte est sculpté, délivré avec émotion, suggestif et envoûteur. Comme chez Chabanceau de la Barre, Henri Ledroit transfigure les gentils airs de cour en fugaces visions mystiques, expire les "Triste Déserts" et "Ah : Qu'on est malheureux" avec conviction. Il y a comme le poids de la vie derrière celui des notes, la lueur vacillante de la flamme qui se consume et qui s'en rend éperdument compte avec lucidité et acceptation. C'est ainsi que l'Orphée descendant aux Enfers semble dès le départ confiant en… l'échec de son entreprise (on y retrouvera avec plaisir les nobles Guy de Mey et Jacques Bona aux côtés de la Bérézina du demi-dieu). Les motets religieux complétant le programme baignent dans une atmosphère lumineuse et riche, emplie d'espérance dans l'attente d'une délivrance suprême. La technique y semble plus précise et plus ferme, les mélismes rebondis et agiles (Cantabo Domino de Grandi), la voix plus juvénile et héroïque. Cela s'explique du fait de ces pièces religieuses ont été enregistrées plus tôt, à une époque où la voix d'Henri Ledroit possédait une plus grande égalité et transparence, non dénuée des accents planants d'un Bowman. Autour de cet artiste inimitable et sincère, le Ricercar Consort insiste sur le frottement rugueux des cordes, la matière terrestre, sève lourde, palpable, abondante dans ses arabesques. La basse de viole de Philippe Pierlot sait rappeler avec une remarquable économie d'archet l'inexorable marche de la mesure, encadrant le discours qui s'étiole (Stances du Cid), le clavecin de Bernard Foccroulle, argentin et coquet dans "Auprès du feu" et "Le Bavolet" éclaire d'un sourire la deprime ledroitienne, soutient avec componction les motets, notamment le Salve me de Tunder, magnifique d'ampleur sensuelle. Si le contre-ténor ne parvient pas à rendre les plaisirs, sa noble souffrance, pudique et discrète, continuera longtemps de nous émouvoir.
Technique : enregistrement clair et précis.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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