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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique ancienne Carmina Burana, sarcasmes sacrés
Bonum est confidere Adtende lector ! Dic Christi Veritas Heu nostris temporibus Flete perhorrete Ad cor tuum revertere Curritur ad vocem Omittamus studia Carmen ante litteram Fas et nefas Procurans odium Ave nobilis venerabilis La Quarte Estampie Royal Tempus transit gelidum Olim sudor Herculis Eunt ambe virgines Frigus hinc est horridum
La Reverdie
69'23, Arcana, enr. 2009.
"...ainsi éviteras-tu qu'à la disgrâce s'ajoute le sarcasme" (attribué au
Cardinal Mazarin)
Le Codex Buranus constitue la principale source de l'enregistrement ; ce recueil fut probablement constitué entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIe et regroupe des chants au thème très divers, mêlant citations bibliques, extraits ovidiens, parodies liturgiques et réflexions philosophiques. La Reverdie nous immerge dans un univers mystérieux composé d'ostinatos envoutants et de sonorités étranges ; dans le "Bonum est confidere", flûte, cithare teutonique et percussions installent un rythme lancinant qui nous fait ressentir toute l'emprise que peut avoir la musique sur un esprit. Nous voilà comme happés par cette mélodie austère et imperturbable qui semble devoir se répéter indéfiniment ; l'unisson des voix vient ensuite renforcer son caractère incantatoire. L'ensemble fait cependant montre - de manière très appuyée - du ton railleur qui servira de toile de fond au disque et auquel font écho les explications du livret. Aux antipodes de cette louange qui se voudrait fervente, "Curritur ad vocem" invite sur un air très anodin à la débauche et aux frasques morales que Doron David Sherwin et Andreas Favari énoncent avec une ironie nonchalante. La pièce instrumentale "Carmen ante litteram" évoque les contes merveilleux dans lesquels les profondes forêts abritaient des êtres surnaturels et légendaires. Harpe, vielle et cymbalum tissent de leurs notes perlées un rideau de brume diaphane, jouant sur les nuances et la tension de leurs cordes ; mais Livia Caffagni, à la flûte, estompe malheureusement cette atmosphère féérique et planante par un souffle vacillant et une articulation trop peu variée. Il y a bien quelques danses entrainantes ("La Quarte Estampie Royal"), le charme des voix claires des musiciennes (tout aussi chanteuses qu'instrumentistes), mais l'on ressent avec trop de présence l'esprit de dérision que dû susciter la découverte de ces manuscrits. Il est certes étonnant de constater qu'au sein du clergé moyenâgeux se développaient des chants profanes (parfois très suggestifs), mais une plus grande neutralité de la part des interprètes eut apporté à l'enregistrement une atemporalité bienvenue et un caractère moins imprégné des sarcasmes de notre XXIe siècle.
Technique : bon enregistrement, pas de remarques particulières.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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