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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : récital Antonio CALDARA (1670-1736)
"Caldara in Vienna"
68'08, Virgin Classics, 2010.
"Je suis perdu des songes qui me viennent" (Jacques Amyot)
Anonyme, Portrait d'Antonio Caldara © Museo internazionale e biblioteca della musica (Bologna)
En effet, il faut saluer d'une part la redécouverte de remarquables pages issues de la production opératique foisonnante du Vizekapellmeister de l'Empereur Charles VI qui composa plus de 80 œuvres de ce type (opéras, sérénades, cantates solennelles), dont une cinquantaine concentrées rien qu'en l'espace d'une vingtaine d'années entre 1716 et 1736, pour le plus grand bonheur de la vie musicale curiale de la Vienne des Habsbourg. Si les premiers airs - quoique ciselés - ne soulèvent pas l'enthousiasme, le récital prend son essor avec l "Opprimete i contumaci" de La Clemenza de Tito, avec ses violons saillants et carrés, sa mélodie d'une sécheresse fière que Philippe Jaroussky aborde avec vigueur. Un "Mentre dormi amor fomenti", berceuse galante accompagnée d'aimables flûtes contraste fortement avec l'air précédent, et permet au contre-ténor de faire montre d'un phrasé rêveur, et d'un timbre plus velouté, épanoui tendre, moins serré dans les aigus que lorsqu'il combat de redoutables coloratures, telles celles du jubilatoire air de fureur "Non tremar vassallo indegno" ou du "O mi rendi il bel ch'io spero" moins original. Le style particulier de Caldara, d'un italianisme lyrique et très mélodique, avec des instruments obligés sensibles, éclate dans certains airs ô combien évocateurs. Le "Tutto fa nocchiero esperto" issu d'Ifigenia in Aulide est de ceux-là, avec les arabesques violonistiques qui tressent un feuillage à un chant d'une apparente simplicité, déroulant ses gracieux frémissements que Jaroussky rend avec un optimisme naturel et une aisance nonchalante. "Vado o sposa" d'une noblesse nostalgique, moins désespérée qu'empreinte de tristesse teintée de ressentiment est de la même veine, pudique mais théâtrale. Enfin, il ne faut pas passer sous silence que ce "Caldara in Vienna" bénéficie d'un Concerto Köln complice et attentif, vif et précis, mené avec élégance par Emmanuelle Haïm depuis son clavecin. Si les violons se détachent par leur abandon lyrique, ou le clapotis de leurs pizzicati, on regrettera un relatif manque de couleur du côté des hautbois, du basson ou du luth (ce dernier étant peu audible tout au long de la captation), ainsi que des basses peu présentes.
© Virgin classics
Technique : captation qui manque d'ampleur, et où les timbres instrumentaux pourraient être mieux équilibrés.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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