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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique religieuse Heinrich Ignaz Franz von BIBER (1644-1704) Missa Salisburgensis Ensemble de cuivres anciens Tibicines, dir. Igino Conforzi La Stagione Armonica
Direction Sergio Balestracci
52'28, NCA, 2008.
What a real messe ! La Missa Salisburgensis de Biber est une spectaculaire œuvre sacrée qui, depuis sa redécouverte, fait le bonheur des interprètes comme des auditeurs. Son succès réside dans son écriture monumentale à 53 voix, avec ses superbes effets de spatialisation utilisant pleinement les tribunes de la Cathédrale de Salzbourg, fraîchement achevée en ce 18 octobre 1682 où fut célébré le 1100ème anniversaire de la fondation du diocèse par Saint Ruppert. Avec ses 8 choeurs vocaux et instrumentaux, ses 16 voix vocales, 35 voix instrumentales, 2 orgues et basse continue, la Missa Salisburgensis fait assurément partie de ses composition de cérémonie hors du commun, et faisant appel à des effectifs démesurés pour l'époque. Elle était autrefois attribuée à Orazio Benevoli, Andreas Hofer ou Georg Muffat.
Bien que l'enregistrement n'ait pas été capté dans la Cathédrale de Salzbourg, contrairement à certains de ses concurrents tels Koopman (Erato) ou Ireneu Segarra (Deutsche Harmonia Mundi en... 1974), l'acoustique de l'église Santa Maria Assunta de Villa Lagarina s'en rapproche avec une très ample réverbération, qui gomme fortement les contours, justifiant le recours de Biber à des effets polychoraux d'une redoutable efficacité. Par ailleurs, les plans du dôme de Santa Maria Assunta sont de la plume de Santino Solari, le même architecte qu'à Salzbourg. Sergio Balestracci a choisi de ne pas intercaler de sonates du recueil Sonatae Tam Aris Quam Aulis Servientes entre les mouvements, contrairement à Koopman et McCreesh (Archiv) afin de préserver le souffle de la vaste fresque chorale. Sa direction est extravertie et fluide, répondant pleinement au caractère somptueux et festif de l'œuvre abordée avec sensibilité dans ses moments de suspension ("Credo"), grandeur impressionnante dans ses tutti ("Gloria"). La vision est équilibrée, élégante et juste, avec des tempi bien sentis qui dégagent une impression d'harmonie grandiose. Les solistes et choristes font preuve d'une belle homogénéité, sans chercher à se mettre en avant (principal défaut de la version McCreesh où certains chanteurs "tirent la couverture" à eux), et les voix fusionnent avec grâce et lisibilité à défaut d'atteindre une illusoire transparence que ne permet guère l'acoustique. Les cuivres de Tibicines, d'un brillant d'airain, ne sont pas pour peu dans la réussite de l'enregistrement, tandis que La Stagione Armonica, vive et dynamique, aurait pu se montrer plus colorée, les timbres instrumentaux (flûtes et hautbois notamment) se révélant un brin ternes. Beaucoup plus abouti que l'émouvant essai d'Ireneu Segarra avec de touchants chœurs et solistes garçons, moins sec et pressé que le sémillant Koopman pour lequel nous avouons néanmoins un petit faible, voici pour le moment une des lectures les plus recommandées d'une œuvre extraordinaire au sens étymologique du terme. Et les amateurs ne manqueront pas de se procurer également la Missa Bruxellensis du même compositeur, d'une évidente parenté stylistique quoique plus réduite dans ses effectifs, dans la magnifique interprétation de Savall (Alia Vox).
Technique : captation lointaine, très résonnante, floue et moelleuse. Note : Cet enregistrement ne doit pas être confondu avec celui que La Stagione Armonica et Sergio Balestracci ont autrefois réalisé chez Amadeus en 1994.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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