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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : récital L'Age d'or des castrats, Hommage à Farinelli. Airs de Bononcini, Hasse, Leo, etc... (Détail des plages)
Aris Christofellis (sopraniste) Ensemble d'instruments anciens
2 CDs, EMI, 58' + 56', enr. 1986-1988.
« Les naturalistes nous ont dit ce qu’était un singe, mais ils n’ont pas défini cet animal qu’on appelle eunuque. » Ange Goudar, Le Brigandage de la Musique Italienne. Paris, 1777.
Donc, exhorté par une amie qui en collectionne les autographes, je me décide à écouter ce double disque au programme alléchant, dédié à des compositeurs plus ou moins oubliés du début du siècle des Lumières. Et là...imaginez une sorte de chapon hululant pendant deux heures, à côté duquel René Jacobs change de registre comme de chaussette. Si Aris Christofellis chante les airs dans leur tessiture originale extrêmement aigüe, il ne peut faire oublier son mâle organe, et le résultat est plus que douloureux. Voix fluette, aigus criards et jetés comme autant de friandises lancées depuis la caravane du Tour de France, phrasé haché, notes instables malgré une relative habileté dans les coloratures, le sopraniste nous convie à un festival d'approximations héroïques. L'entreprise est louable et téméraire, le résultat franchement mauvais. En outre, le chanteur s'est fait accompagner par l' "Ensemble d'instruments anciens" dont le nom banal camoufle une poignée d'instrumentistes (amateurs ?) au jeu d'une indigence qui frise la mendicité. Si vous voulez vraiment écouter Aris Christofellis sous un meilleur jour, essayer Ottone in Villa sous la direction de Flavio Colusso (Bongiovanni) où il incarne Caio : les aigus sont également forcés et métalliques, mais l'ensemble d'une bien meilleure tenue. Sinon, Jacek Laszczkowski, Brian Asawa, ou encore Philippe Jaroussky nous ont rendus exigeants vis-à-vis des sopranistes, et cette expérience ancienne mérite d'être reléguée à l'index discographique des entreprises louables mais inutiles, à côté de la défense des Tuileries par les Gardes Suisses, ou des charges de cavalerie de Ney à Waterloo.
Technique : prise de son assez neutre.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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