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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique de chambre Tomaso ALBINONI (1671-1751) Sinfonia a Cinque, op. 2 Sonata n.1 en sol Majeur Sonata n.2 en do Majeur Sonata n.3 en la Majeur Sonata n.4 en do mineur Sonata n.5 en si bémol Majeur Sonata n.6 en sol mineur
Ensemble 415, direction Chiara Banchini
54’13, Zig-Zag Territoires, 2009
Sonata II : Largo
Tendres facéties vénitiennes
Dès le Largo de la Sonate en do Majeur – qui ouvre le disque – l’atmosphère se fait limpide et apaisante ; le son perlé et continu du théorbe d’Evangelina Mascardi nous projette au creux d’une gondole glissant sur la lagune par un beau matin de printemps, alors que le soleil hésite encore à offrir toute sa chaleur, comme par timidité. Il prend le temps de déployer chacun de ses rayons pleinement, petit à petit, après le long sommeil hivernal ; ainsi font les musiciens qui dessinent chaque note avec une infime délicatesse, sans rien brusquer, laissant les timbres se mêler intimement, les dissonances s’épanouir. L’on sent le murmure du soleil, le clapotis des vaguelettes. Cette délicieuse sensation de voyage intemporel ressortira au cours de chaque mouvement lent des Sonates – notamment dans le Largo de la cinquième où les arpèges du théorbe rythment les respirations d’un cœur paisible - mais avec des changements de couleurs et des nuances toujours plus travaillées en profondeur. Alternent avec ceux-ci des Allegros la plupart du temps fugués, et là encore, l’Ensemble 415 privilégie la beauté de la sonorité à l’illustration de sentiments bruts et exacerbés comme on en trouve dans les Concerti de Vivaldi ; tout se fait ici dans la subtilité de l’expression, la pureté du langage. Ainsi dans le dernier mouvement de la sonate en sol mineur, l’atmosphère se fait plus inquiète et pressante sur ce rythme de gigue; un continuo puissant et très homogène souligne avec allégresse les légers accents des violons d’Eva Borhi et de Chiara Banchini, en renforce les effets. Ces-dernières restent malgré tout nostalgiques des escapades en gondole et pourraient faire preuve de plus d’audace. L’enregistrement s’achève par une fugue espiègle et enjouée où les musiciens s’en donnent à cœur joie, faisant ronfler leurs cordes avec un entrain plein d’espérance. Ce dernier mouvement de la Sonate en la Majeur dissocie définitivement dans notre esprit le compositeur vénitien – dont les œuvres sont si pures et lumineuses - de l’ "Adagio" morbide qui lui collait malheureusement à la peau. A découvrir.
Technique : prise de son large et aérée avec un bon équilibre des voix.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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