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mise à jour 20 janvier 2014
| Genre : musique vocale Tomaso ALBINONI (1671-1751) Climène Isabelle Poulenard (Climene), John Elwes (Florigello), Dominique Visse (Cidippe) Ensemble baroque de Nice, dir. Gilbert Bezzina
60'41, Accord, enr. 1988.
"Entends-tu déjà le son des plectres et des cithares qui chantent les louanges du vainqueur" ?
A présent que ces objections ont été justement soulevées, passons aux bons côtés de cet enregistrement. Et ils sont nombreux. D'abord, les enregistrements d'œuvres vocales d'Albinoni ne sont guère légions. Célèbre pour un Adagio dont il n'a qu'esquissé que la basse chiffrée et qu'un musicologue a recomposé dans un style tout sauf baroque, Tommaso (qu'il pardonne une telle familiarité, mais puisque ses notes ont rythmé mes nuits...), Tommaso donc attendait patiemment que le public redécouvre son style ciselé, ses mélodies délicates un peu surannées, cette fausse simplicité. Albinoni, c'est l'ingénue, la soubrette, la fausse suivante. C'est un vague zeste de Cavalli, un Alessandro Scarlatti plus candide, un Steffani plus rieur. Si j'étais audacieuse, je me risquerais même à affirmer qu'Albinoni serait un peu la Carla Bruni du baroque. Mais je ne le suis pas. Et Carla Bruni - même avec son Louis Bertignac - ne ferait pas le poids face à ce brave Albinoni et ses airs magnifiques tels ce "Già Pletri e Cetre" avec mandoline obligée. Les interprètes ont décidé de frapper fort pour cette petite sérénade protocolaire en trois actes : trompettes tonitruantes, brefs chœurs survitaminés qui pulvérisent les lieto fine haendéliens, implication totale des solistes qui parviennent même à habiter leurs récitatifs d'une platitude affligeante : Isabelle Poulenard enchante avec son timbre d'une charmante fraîcheur ; John Elwes prête la noblesse blasée de son chant à des coloratures qu'on croiraient presque d'une déconcertante facilité ; Dominique Visse brandit sans relâche sa pancarte "Charles VI président !". L'ensemble baroque de Nice aurait pu faire preuve de plus d'ampleur et de liant, et Gilbert Bezzina joue plus sur les timbres que sur les contrastes. Sans le génie albinonien, son approche très décorative friserait la monotonie, rappelant un peu celle des premiers enregistrements d'opéras haendéliens d'Alan Curtis. Toutefois, l'on sent que le chef entoure avec tendresse sa petite troupe pendant cette heure de bergerie flagorneuse qui semble passer trop vite...
Technique : Prise de son très équilibrée, en dépit d'un clavecin un peu "ferraillant" et des solistes en retrait.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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