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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique de chambre Air. A Baroque Journey
Andrea Falconieri :
Chaconne
Daniel Hope (violon) Soloists from the Chamber Orchestra of Europe : Lucy Gould (violon), Stewart Eaton (viole), William Conway (alto), Enno Seft (contrebasse) Jonathan Cohen(violoncelle), Kristian Bezuidenhout (clavecin, orgue), Stefan Maass, Stephen Rath (luth, guitare, théorbe), Hans-Christian Sorensen (percussions) 63’41, Deutsche Grammophon, 2009.
En voilà un qui ne manque pas d'air !
Le "voyage baroque" débute par une chaconne très enlevée de Falconieri, d'une gaieté virtuose et insouciante, piquante et infiniment légère, une danse de village, un pas de soubrette, scandé par des percussions un peu sourdes. Le violon de Daniel Hope, à la maîtrise technique imparable et au son un peu grainé - évidemment, les instruments sont d'époque - laisse toutefois percevoir une prévalence de la mélodie, une manière de glisser sur les temps forts qui trahit son dix-neuvièmiste, sans toutefois être déplacée. Il s'en dégage une expressivité franche et rieuse dans les danses tels la "Ricercata segunda" d'Ortiz ou le "Ground after the Scotch Humour" de Matteis, une poésie neigeuse enveloppante dans les airs plus mélancoliques. La "suave melodia" de Falconieri, résignée et fragile, constitue ainsi l'un des instants d'émotion pudique du récital, l'archet si solaire s'éclipse et hésite, le trille timide, le thème chancelant. L'on retrouve les mêmes qualités dans l'Adagio évocateur du Concerto pour violon en la mineur de Telemann, à la lecture nuancée et lyrique, ou encore dans les bercements tendres de l'adaptation d'un anonyme de Greensleeves. A l'inverse, certaines pièces, trop retenues, peinent à convaincre. C'est le cas des Passacalio 3 & 4 de Marini, trop cursives, qui se complaisent d'abord dans la langueur grinçante dont l'égalité rythmique se confine au monochromatisme. L'accompagnement des musiciens invités et des solistes du Chamber Orchestra of Europe s'avère d'ailleurs trop appliqué et déférent, soucieux de soutenir avec respect Daniel Hope, sans réellement converser d'égal à égal. Ainsi, les vives "Diverse bizzarie sopra la Vecchia Sarabanda o pur Ciaconna" de Matteis, qui manquent de dynamisme, ne jouent pas assez de l'ostinato entêtant, ce qui en affaiblit le discours répétitif. Pourtant, l'ensemble est capable de bruit et de fureur, de cordes écrasées avec sécheresse, comme dans le "cosi guerra" de Westhoff, concentré pittoresque de fureur guerrière ou dans le concerto grosso n°5 de Geminiani, d'une ampleur étonnante, lové dans une italianité plus "baroquisante", et aux ornements bien troussés. Le récital se conclut sur l'Air de la 3ème Ouverture de Bach, point d'orgue convenu d'un périple inégal, mais qui recèle quelques panoramas délicats qu'on aurait tort de trop vite mépriser.
Vidéo promotionnelle © Deutsche Grammophon
Technique : enregistrement précis équilibré, et assez neutre.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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