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6 janvier 2014

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Chronique Concert

Vivaldi fioritura : airs d'opéra, motet et concertos

Julia Kogan, Les Passions, dir. Jean-Marc Andrieu

 

 

© J.J. Ader

 

Antonio VIVALDI (1678 - 1741)

 

Vivaldi fioritura : airs d'opéra, motet et concertos

(Concert donné pour les 25 ans des Passions)

 

- "Ben conosco a poco a poco" (Arsilda, Regina di Ponto)

- "Squarciami pure il seno" (Il Tigrane)

- "Alma oppressa da sorte crudele" (La Fida Ninfa)

- La Tempesta di mare, concerto en fa majeur pour flûte à bec, opus 10 n° 1, RV 433 (Allegro - Largo - Presto)

- "Sposa, son disprezzata" (Bajazet)

- "Nasce rosa lusinghiera (Bajazet)

- "Anche il mar par che sommerga" (Bajazet)

- L'Estro Armonico, concerto en ré mineur pour deux violons et violoncelle, opus 3 n °11, RV 565 (Allegro - Adagio e Spiccato - Allegro - Largo e Spiccato - Allegro)

- In furore giustissimae irae, RV 626 (aria In furore giustissimae irae, recitativo Miserationum Pater pissime, aria Tunc meus fletus, Alleluia)

 

Ensemble Les Passions

Solistes : Julia Kogan (soprano), Jean-Marc Andrieu (flûte à bec)

Violons : Flavio Losco, Nirina Bougès, Katia Krassoutskaïa, Ariane Dellebach, Pierre Bleuse

Violoncelles : Marjolaine Cambon, Antoine Ladrette

Contrebasse : Jean-Paul Talvard

Théorbe : Florent Marie

Clavecin : Yasuko Uyama-Bouvard

 

Direction : Jean-Marc Andrieu

 

20 avril 2011, Odyssud, Blagnac

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Un anniversaire sous le signe du Prêtre Roux

L'orchestre Les Passions, en résidence à Montauban et spécialisé dans le répertoire ancien régional, avait choisi ce programme Vivaldi pour fêter ses 25 années d'existence, au cours de deux concerts donnés le 19 avril au théâtre Olympe de Gouges de Montauban et le 20 à Odyssud à Blagnac.

Avant d'aborder ces morceaux, une conférence didactique donnée par Marc Laborde, musicologue et président des Passions permettait aux auditeurs de se familiariser avec le contexte des créations du Prêtre Roux dans la Venise du XVIIIème siècle. L'on y pouvait apprendre notamment que la cohabitation entre festivités carnavalesques et musicales et rigueur religieuse n'allait pas de soi. D'un côté les producteurs des festivités étaient fortement animés par l'esprit de lucre, qui les conduisait à concevoir des décors merveilleux et de riches costumes pour attirer le plus de spectateurs, ainsi qu'à réunir des plateaux prestigieux de chanteurs, pour contrer la féroce concurrence de leurs rivaux (il y avait alors cinq ou six représentations d'opéra dans la Sérénissime chaque soirée !). Dans cet univers, les castrats, qui modifiaient fréquemment l'exécution des œuvres (notamment pour y ajouter des airs où ils ont brillé précédemment) étaient aussi importants, sinon plus, que les compositeurs eux-mêmes. D'un autre côté, l'Eglise, pour préserver un semblant de rigueur morale, limitait étroitement la période des représentations entre le lendemain de Noël et le Mardi-Gras, qui marque le début du Carême. Cette période resserrée encourageait à son tour cette débauche de représentations plus impressionnantes les unes que les autres...

Face à ce répertoire exigeant, la jeune soprano d'origine ukrainienne Julia Kogan aborda modestement son premier air ("Ben conosco a poco a poco"), sa voix manquant nettement d'ampleur. Elle termina cependant sur un bel ornement. Pour l'air extrait d'Il Tigrane, les attaques vives et nerveuses de l'orchestre, débouchant sur un final enlevé, semblèrent la mettre plus à l'aise. Puis ses ornements filés avec aisance dans "L'alma oppressa", soutenus par un orchestre affirmé et homogène, emportèrent les applaudissements mérités des spectateurs.

 

© J.J. Ader

Intermède instrumental de choix dans cette soirée lyrique, le concerto pour flûte à bec nous livra un Jean-Marc Andrieu à la grâce aérienne dans ce morceau virtuose. Suivirent les trois airs extraits de Bajazet. Le  "Sposa son disprezzata" manquait à notre goût de fluidité, avec un rythme trop lent et des attaques un peu saccadées qui nuisaient ostensiblement à la ligne mélodique. Julia Kogan y déploya cependant beaucoup d'expressivité, et un bon sens des nuances. C'est enjouée et mutine qu'elle poursuivit avec le "Nasce rosa lusinghiera". Puis elle sembla voler d'ornement en ornement dans le "Anche il mar", au détriment cette fois de son expressivité, son maintien demeurant un peu statique dans ce morceau de bravoure.

Après l'entracte la soirée reprit sur le superbe concerto pour deux violons et un violoncelle. Il faut ici souligner la virtuosité de Flavio Losco au violon, exécutant sa partie avec une maîtrise parfaite et dialoguant avec un violoncelle impérieux dans une parfaite harmonie. De longs applaudissements suivirent...

Portées par ce succès, Les Passions accompagnèrent ensuite brillamment une Julia Kogan au timbre nacré dans les airs et récitatifs du motet In furore giustissimae irae, qui s'acheva dans un Alleluia jubilatoire, lui aussi longuement applaudi. S'ensuivirent de chaleureux rappels, qui donnèrent lieu à deux bis : "Ben conosco" et "Nasce rosa lusinghiera", délicieuse clôture de cette charmante soirée d'anniversaire placée sous le signe du Prêtre Roux.

Bruno Maury

Site officiel de l'ensemble Les Passions : www.les-passions.fr/index.htm

Site officiel d'Odyssud, ville de Blagnac : www.odyssud.com

Prochains concerts des Passions : "De Paris à Versailles / Charpentier, Couperin, Marais" à l'église Santa Isabel de Portugal de Saragosse le 3 mai ; œuvres de Jose de Nebra avec l'ensemble invité Los musicos de su Alteza à l'église Saint-Aubin de Toulouse le 22 mai 2011

 

 

 

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