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6 janvier 2014

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Chronique Concert

Fastes de Saint-Marc à Venise

© Michel François

Aria Voce

Gabrielle Lecomte, chef de chant

Florence Rouillard, orgue et clavecin

Philippe Le Corf, direction

 

Claudio Monteverdi : Missa a 4 da capella (Selva morale et spirituale) ; Magnificat primo tuono (Selva...)

Giovanni Legrenzi : Sonate da chiesa op. 4 nos 2 et 3 ; Missa in A (Concerti Musicali, op. 1) ; Magnificat (Concerti Musicali, op. 1)

 

Mardi 17 juin 2008, Église Saint-Paul, Rezé

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En attendant Legrenzi

La conurbation Nantes-Rezé a la chance de contenir en son sein deux ensembles baroques d’un excellent niveau : Stradivaria et Aria Voce. Le premier a été complètement absent de cette édition du Printemps des Arts, et le second s’illustrait ce soir avec un programme religieux. Un programme évoquant la Sérénissime sous un angle certes abordé au disque, mais peu au concert – ceci pour la Selva de Monteverdi, en particulier, qui ouvrait le programme.

Il faut bien dire que malgré la quasi-perfection technique atteinte dans cette Missa a 4, elle a été tout à fait propre à faire redouter le pire pour la suite. Il lui manque un je-ne-sais-quoi de sensibilité, de dévotion même peut-être. Si le Magnificat suivant explorait déjà de nouvelles pistes, en montrant en particulier que le brillant et la puissance (Deposuit potentes) n’étaient pas inconnus à ce cœur, on ne s’y attardera guère pour se concentrer sur la seconde partie du programme : Legrenzi.

Compositeur assez méconnu, et nous n’hésiterons pas à dire injustement méconnu, surtout pour le pan religieux de son œuvre. Pourtant, écoutez cette Missa extraite de son opus 1 : on a là une polyphonie et un dialogue entre voix et instruments si abouti ! Le Gloria est sans doute l’une des plus belles parties de cette messe, en particulier ce que Philippe Le Corf et son ensemble ont eu la judicieuse idée de reprendre en bis, l’Et incarnatus est, le Crucifixus et le Resurrexit : on passe d’un savant contrepoint assez austère à des entrées fracassantes, explosives, sur Crucifixus, pour finir avec une grande virtuosité (festive, cela va sans dire) pour la résurrection du Christ !

Philippe Le Corf fait assurément partie des gens qui servent la musique au lieu de se servir de la musique. Ici et là, on entend des imperfections : manque d’égalité des voix dans le pupitre de ténor, dans les aigus des soprani, pupitre d’alti un peu trop discret. Le plus gros défaut reste un global manque de cohésion d’ensemble du chœur : la polyphonie complexe est certes bien rendue, mais on a que très rarement (Suscepit du Magnificat de Monteverdi, par exemple) l’impression d’entendre un chœur bien uni. Côté instruments, il faut d’avance préciser que Legrenzi en fait un emploi virtuose. Ceci dit, on sera plus enclin à passer sur les imprécisions dans les traits. On pardonnera aussi à la première violoniste d’amour de s’être mal accordée avec les autres pour les Sonate da chiesa, les rendant presque inaudibles, en faveur de la redécouverte de cet instrument, le violon d’amour.

En fait, on peut dire qu’on pardonnera tous les petits défauts en faveur de la grande qualité de l’ensemble, en regrettant tout de même un peu trop de placidité, en faveur aussi de la redécouverte de Legrenzi ; et en attendant un meilleur soir.

Loïc Chahine

 

 

 

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