Rechercher Newsletter  - Qui sommes-nous ? - Espace Presse - FAQ - Contacts - Liens -   - Bookmark and Share

 

mise à jour

6 janvier 2014

Editorial

Brèves

Numéro du mois

Agenda

Critiques CDs

Critiques concerts

Interviews

Chroniques 

Tribune

Articles & Essais

Documents

Partitions

Bibliographie

Glossaire

Quizz

 

 

Chronique Festival

 

 

Ré majeure, naissance d'un festival

 

Ile de Ré

2 - 5 juin 2011

Marc Minkowski © Yann Werdefroy

En  ce début du mois de juin, le paysage musical s’est trouvé enrichi  d’un nouveau festival qui doit son existence à l’heureuse initiative du chef d’orchestre Marc Minkowski Après avoir été parmi l’un des meilleurs pionniers de l’aventure baroque, puis s’être ouvert avec autant d’aisance au répertoire classique et moderne qu’il dirige sur les scènes les plus prestigieuses, le voici doté d’une nouvelle vocation : directeur artistique et programmateur. Un et multiple, Marc Minkowski n’a décidément pas fini de nous surprendre !

Avec l’aide logistique de La Maline, sur l’île et de La Coursive, scène nationale à La Rochelle, la participation de  bénévoles et quelques soutiens, le festival a pris son envol sous la présidence de Jacques Toubon. Il s’est déployé dans plusieurs lieux découverts au hasard des promenades et choisis car  ils "appelaient la musique"  : gymnase à Ars-en-Ré, salle de Communauté de communes, salle des Fêtes et cour du jardin de l’Hôtel de Clerjotte à Saint-Martin-de-Ré, La Maline à La Couarde-sur-Mer, églises de La Flotte et de Loix.      

horizontal rule

 

"Depuis une dizaine d’années, je revenais de plus en plus régulièrement sur l’île où, enfant, j’avais passé des vacances délicieuses. Et chaque fois, il me semblait, en ouvrant la porte d’une salle, d’une église ou même d’un gymnase, que ces lieux appelaient la musique. On pouvait l’entendre, forte comme la mer et pourtant intime comme ces bâtisses à taille humaine –et si diverses !" (Marc Minkowski)

C’est sur l’île élue du maestro cette "terre d’artistes et de musiciens" où sont présents entre autres, les Casadesus, le violoncelliste Alain Meunier, la compositrice Edith Canat de Chizy, la chanteuse Rachel Yakar, que s’est déroulée pendant le  week-end faste de l’Ascension, du jeudi 2 au dimanche 5 juin la première édition de cette manifestation. Elle a d’emblée souhaité placer la barre musicale au niveau de l’excellence artistique. Le vœu du chef au fil des programmations à venir est de s’attacher au thème de la nature et de mêler judicieusement les genres musicaux en privilégiant l’axe de l’opéra, rare sur l’île, afin d’ouvrir cet événement à tous les publics avides de découvertes, vacanciers et résidents. Ils sont venus nombreux des quatre coins assister aux manifestations musicales qui ont irrigué l’île de leurs échos.

En ouverture, Cosi fan tutte, l’opéra de Mozart donné en version de concert dans la salle de sport impeccable d’Ars-en-Ré, ouverte sur le magnifique paysage des marais et qui a changé de fonction pour l’occasion en accueillant l’art lyrique. Cette production sera à l’affiche du festival de Beaune le 23 juillet puis mise en scène à Salzbourg du 11 au 26 août avec une distribution différente de celle qui nous avons écoutée pour notre plus grand bonheur. Marc Minkowski a retenu d’excellents jeunes chanteurs prometteurs pour interpréter les rôles de cette tragi-comédie des erreurs. Les deux sœurs, la brune et la blonde, si différentes et pourtant complémentaires, la rayonnante Dorabella de Gaëlle Arquez et la Fiordiligi exquise de Julia Lezhneva rivalisent en beauté et en fraîcheur vocales, leur présence scénique est un pur enchantement. Les deux garçons, Ferrando, le ténor Julien Behr au timbre ambré, et Guglielmo, le baryton alerte Benoît Arnould, sont tout aussi crédibles et séduisants, manipulés par le cynique Don Alfonso de Laurent Naouri, particulièrement à l’aise dans le rôle du  philosophe désabusé. Il a également eu la charge délicate de mettre en espace l’ouvrage. Ses indications suggérées se sont révélées efficaces   pour rendre lisible la dramaturgie mozartienne. Quant à Eugénie Warnier, elle incarne une Despina espiègle que la corruption n’effraie pas et se prête volontiers au jeu du mensonge et des travestissements sans état d’âme.

L’orchestre des Musiciens du Louvre-Grenoble, en effectif réduit, a aisément relevé le défit  sous la baguette fervente de Marc Minkowski qui a l’art de transmettre aux instrumentistes comme au public son  enthousiasme communicatif.

Le jour suivant était programmé un concert Bach, les Sonates pour violon et clavecin par Thibault Noally, premier violon et Francesco Corti, continuiste, tous deux musiciens de l’orchestre. En  soirée, dans la cour de l’Hôtel de Clerjotte a offert son cadre magique au récital du pianiste Alexandre Tharaud dans des œuvres de Beethoven, Ravel, Debussy et Scarlatti dont il a enregistré les Sonates sous le label Virgin Classics.

Hôtel de Clerjotte © Llann Créü / Google Earth

Le samedi 4 juin s’est tenue une master-class d’Isabelle Guillaud, professeur au Conservatoire national supérieur de Paris, en collaboration avec Rachel Yakar sous la direction de Marc Minkowski autour de Cosi fan tutte, une expérience qui a captivé le public d’amateurs. En début d’après-midi, une rencontre passionnante avec la grande chanteuse Rachel Yakar dans un entretien mené par Ivan Alexandre qui a également  présenté  la rétrospective filmée où l’immense talent de la soprano s’impose.

Dans l’église de La Flotte, au soleil couchant, l’excellent Quatuor Diotima a interprété brillamment le quatuor n°2 Alive d’Edith Canat de Chizy, présente au concert  et deux œuvres de jeunesse de Debussy, son Quatuor op.2 et de Britten, le Quatuor  n°1, op.25.

Le festival s’est clôt en ce dimanche 5 juin dans la jolie église de Loix où étaient conviés l’Orchestre de Poitou-Charentes et son chef, le pianiste Jean-François Heisser qui a dirigé depuis son clavier le Troisième Concerto pour piano de Beethoven. Marc Minkowski a repris sa baguette pour L’île de Lumière, la pièce de Dominique Probst créée en 1994 par son frère Jean-Claude Casadesus et l’Orchestre national de Lille. Cette pièce composée pour trois percussions, harpe, célesta et orchestre à cordes, développe un langage d’une fine sensibilité pour  glorifier tout en nuances les éclairages irisées et les variations subtilement lumineuses de Ré. Un beau point d’orgue pour cette édition en hommage au charme envoûtant de l’île, en attendant 2012.

Marguerite Haladjian

horizontal rule

Le site officiel du Festival : www.la-coursive.com

Jeudi 2 juin à 20h30
Salle des sports de La Prée (Ars-en-Ré)
Così fan tutte de Mozart par les musiciens du Louvre-­Grenoble, dirigés par Marc Minkowski

Vendredi 3 juin à 18h
Salle de la Communauté de communes (Saint-Martin)
Sonates et lectures de Bach par Thibault Noally (violon) et Francesco Corti (clavecin)

Vendredi 3 juin à 20h30
Jardin de l’Hôtel de Clerjotte (Saint-Martin-de-Ré)
Bagatelles opus 33 de Beethoven, Une Barque sur l’océan de Ravel, Danseuses de Delphes, Ce qu’a vu le vent d’ouest et La Cathédrale engloutie de Debussy et 10 Sonates de Scarlatti par Alexandre Tharaud (piano).

Samedi 4 juin de 10h à 13h
Salle Vauban (Saint-Martin-de-Ré)
Master class Così fan tutte avec la classe de chant d’Isabelle Caillaud du Conservatoire national supérieur de paris, animée par Marc Minkowski et Rachel Yakar.

Samedi 4 juin de 14h30 à 17h30
La Maline (La Couarde-sur-Mer)
Projection d’extraits du Couronnement de Poppée et de Don Giovanni de Mozart et de L’Infedelta delusa de Haydn, opéras filmés avec Rachel Yakar.

Samedi 4 juin à 20h30
Église de La Flotte
Quatuor n°2 Alive de Canat de Chizy, Quatuor opus 10 de Debussy et Quatuor n°1 opus 25 de Britten par le Quatuor Diotima

Dimanche 5 juin à 11h
Église de Loix
Concerto pour piano et orchestre n°3 de Beethoven et L’île de lumière de Probst. Gala de clôture avec la participation de l’Orchestre Poitou-Charentes et de Jean-François Heisser

 

 

 

 

Affichage recommandé : 1280 x 800

Muse Baroque, le magazine de la musique baroque

tous droits réservés, 2003-2014