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mise à jour 8 mai 2014
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Chronique Concert Rameau, Castor & Pollux, Ensemble Pygmalion, dir. Raphaël Pichon
Florian Sempey © Jean-Pierre Ronnay
Castor et Pollux Tragédie-lyrique en quatre actes, sur un livret de Pierre-Joseph Bernard Créé le 24 octobre 1737 à l'Académie Royale de Musique de Paris Version de 1754
Bernard Richter (Castor), Florian Sempey (Pollux), Judith van Wanroij (Télaïre), Michèle Losier (Phébé), Christian Immler (Jupiter), Katia Velletaz (Cléone, une suivante d'Hébé, une Ombre heureuse), Cyrille Dubois (un Athlète, Mercure, un Spartiate), Tomislav Lavoie (le Grand Prêtre de Jupiter)
Choeur Pygmalion (en résidence à l'Opéra national de Bordeaux) Dessus : Delia Agundez, Armelle Cardot Froeliger, Anne-Emmanuelle Davy, Annie Dufresne, Ellen Giacone, Marie-Frédérique Girod, Violaine Le Chenadec Hautes-contres : Philippe Barth, Patrick Boileau, Jean-Christophe Clair, Gabriel Jublin Tailles : Didier Chassaing, Philippe Froeliger, Olivier Rault Basses-tailles : Virgile Ancely, Etienne Bazola, Nicolas Certenay, Jean-Michel Durang, Louis-Pierre Patron, William Townend, Pierre Virly
Petit Chœur : Dessus : Sophie Gent, Gabriel Grosbard Violoncelles : Paul Carlioz, Antoine Touche Viole de gambe : Julien Léonard Contrebasse : Elise Christiaens Clavecins : Sébastien Daucé, Arnaud de Pasquale
Grand Chœur : Premiers dessus : Louis Créac'h, Alice Julien-Laferrière, Yoko Fawakubo, Béatrice Linon, Marie Rouquié Second dessus : Annelies Decock, Sandrine Dupé, Cyrielle Eberhardt, Joanna Huszcza, David Wish Parties : Jérôme van Waerbeke, Josèphe Cottet, Kate Goodbehere, Marta Paramo Viole de gambe : Myriam Rignol Violoncelle : Gulrim Choi Violone : Thomas de Pierrefeu Hautbois : Jasu Moisio, Shai Kribus, Jon Olaberria, Mario Topper Flûtes : Georgia Browne, Anne Thivierge, Morgane Eouzan, François Nicolet Bassons : Evolène Kiener, Augustin Humeau, Hélène Burle, Gilat Rotkop Trompette : Serge Tizac Timbales : Sylvain Fabre
Direction : Raphaël Pichon
Représentation du 22 mars 2014 à l'Auditorium de Bordeaux (version de concert) Un Rameau haut en couleurs Dans le cadre de l'Année Rameau, les concerts et représentations consacrés aux œuvres du musicien dijonnais fleurissent, et ce foisonnement compense un peu la rareté de leur programmation dans les salles françaises. Après les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour ou encore Platée, c'est une version de concert que l'Ensemble Pygmalion avait conçue, et qui avait été représentée hier salle Favart, que nous avions choisie de suivre ce soir-là à l'Auditorium de Bordeaux, ville de résidence de cette formation. Et la sobriété de ce type de représentation convenait plutôt bien à cette production, dont elle mettait en valeur les qualités orchestrales. Dès les premières mesures de l'ouverture, les accents incisifs des cordes opposés à des vents fluides et aériens, scandés par l'irruption des percussions, composent une pâte onctueuse et dense qui nous plonge dans l'univers ramiste. Les parties de ballets sont très animées, vivantes et suggestives, chaconnes et gavottes sont un vrai régal pour les oreilles à défaut de spectacle pour les yeux. On retrouve aussi avec plaisir la puissance orchestrale dans les passages guerriers ou solennels : l'atmosphère martiale de la bataille contre Lincée éclate avec tonitruance, l'arrivée de Jupiter est emplie de majesté divine. Les chœurs reflètent la même densité maîtrisée, et nous avons particulièrement apprécié les chœur des démons de l'acte III, notamment les voix d'hommes du "Brisons tous nos fers". Côté chanteurs, on ne peut que louer la qualité des interprètes féminines. Judith van Wanroij est une Télaïre de haut vol, à la diction française très soignée, au jeu expressif et dont la projection ne faiblit jamais dans les aigus, qui demeurent très naturels. Son éploration dans le "Tristes apprêts, pâles flambeaux" est saisissante. Dans les rôles de Cléone, d'une servante d'Hébé et d'une Ombre Heureuse, la voix cristalline de Katia Velletaz régale nos oreilles à chacune de ses courtes interventions. Et Michèle Losier (Phébé) possède une technique irréprochable, qui lui assure une fluidité remarquable ; son jeu de scène est également tout à fait expressif (en particulier au troisième acte, lorsqu'elle excite les esprits). La distribution masculine ne bénéficie malheureusement pas du même équilibre. D'un côté le baryton Florian Sempey (Pollux) domine puissamment le plateau, avec un timbre bien ancré dans les graves, et une projection remarquable. Son énergie fait merveille dans les moements dramatique (comme le duo avec Castor au quatrième acte) ; elle s'assagit avec bonheur dans de délicates nuances pour les passages plus sereins ("Que vos fronts soient couronnés" au premier acte, ou "Présent des dieux" au second). Face à lui, le Castor de Bernard Richter fait montre d'un timbre à la couleur chaleureuse et à la projection généreuse, mais son regrettable vibrato témoigne d'un manque certain de technique. Le "Amour as-tu jamais lancé" (à l'acte I) donne lieu à des attaques mal placées qui accentuent ce défaut, et c'est bien regrettable. Le ténor s'acquitte toutefois un peu mieux du duo avec Pollux, et son duo avec Télaïre au quatrième acte est très émouvant. Les autres interprètes masculins sont de bon niveau : on retiendra en particulier le beau timbre de Cyrille Dubois, dont l'éclat le dispute sans faiblir à celui des trompettes ("Eclatez fières trompettes"), la technique consommée du Jupiter de Christian Immler, et la courte mais parfaite déclamation de Tomislav Lavoie au second acte ("Le souverain des dieux"). Ajoutons que la direction de Raphaël Pichon est toujours très attentive à inscrire scrupuleusement les interventions des chanteurs dans la pâte orchestrale qu'il anime, parvenant ainsi à gommer dans l'impression d'ensemble du spectateur les réserves que nous avons évoquées plus haut pour Castor. On en retient le souvenir d'une excellente soirée, où scintillait la riche palette musicale du grand Dijonnais : merci monsieur Pichon !
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