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6 janvier 2014

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Chronique Concert

Purcell, Didon & Enée

Opera Fuoco, dir. David Stern

 

 

David Stern - D.R

Henry Purcell

1ère partie : Amphitryon, or the two Sosias (1690)

Didon et Enée (1689)

Livret de Nathum Tate

Caroline Meng, Didon
Thomas Dolié, Énée
Judith van Wanroij, Belinda, Première sorcière
Luanda Siqueira, Deuxième suivante, Deuxième sorcière
Magid El Bushra, La Magicienne
Arthur Espiritu, Un esprit, Un marin

Chœur et Orchestre Opera Fuoco

David Stern, direction

 

13 novembre 2009, Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

 

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"Fear no danger to ensue"

Seul véritable opéra de Purcell, Didon et Enée est une œuvre fascinante à plus d’un titre. Le public était venu nombreux afin d’entendre la magie envoutante de la musique de l’Orphée britannique.

On a longtemps cru que Didon et Enée avait été créé pour un pensionnat de jeune fille mais l'on sait depuis peu, que ce fut en fait probablement un divertissement conçu pour la cour du roi Charles II. Créé en 1689 avec certitude pour ce pensionnat, mais remontant probablement aux années 1680-1684, l’œuvre a connu une histoire mouvementée, avec des ajouts et des retraits suivant le lieu et le public devant lequel elle fut représentée.

Son format court, permettait de séduire un public guère attentif et concentré, mais avide au travers de la tragédie lyrique ou de la pastorale de se "divertir". Didon et Enée était prévu pour être donné avec peu d’interprètes, un chœur léger et un orchestre très réduit. Chœurs, danses, aria s’y succèdent, débutant et se terminant sur le drame d’un amour qui s’abandonne à la mort. Si le fantastique, le grotesque,  (les sorcières, les marins) permettent de créer des climats variés, de ranimer des couleurs baroques plus populaires, la mélancolie anglaise s’exprime dans les deux airs de Didon,  nous abandonnant à l’expression des passions avec virtuosité et une infinie délicatesse.

Mais ce soir hélas, rien de cela. Nous assistâmes un concert certes professionnel, mais dont les interprètes trop jeunes n’ont pu nous faire ressentir et nous faire entendre cette douleur qui conduit à l’anéantissement. Il faut avouer à la décharge de l'équipe que le rôle de Didon devait être chantée par Anne Hallenberg, qui, souffrante, fut remplacée au pied levé avec beaucoup de courage et une réelle propreté dans l’interprétation par la jeune soprano Caroline Meng. Cette dernière était accompagnée par le baryton français Thomas Dolié. S’ils nous ont donné en première partie une très charmante interprétation d’Amphitrion, or the two Sosias, divertissement pastoral composé également par Purcell, les deux solistes restèrent trop badins dans Didon et Enée pour dévoiler au public l’âme d’une œuvre au drame si intense.

L’Orchestre Opera Fuoco a élégamment accompagné de délicates nuances les chanteurs, sous la conduite de David Stern raffiné mais ne parvenant pas à insuffler une trame vibrante d'émotion à ces destins brisés. C’est le chœur du même ensemble qui a le mieux exprimé les couleurs des différents tableaux, concluant avec un certain brio ce concert trop léger pour une œuvre aussi complexe.

Monique Parmentier

Site officiel du Théâtre des Champs Elysées : www.theatrechampselysees.fr

 

 

 

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