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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert Henry Purcell, Suites pour Clavecin Benjamin Alard
Benjamin Alard © Agence Romainromain "Suites pour clavecin" John Dowland Lachrymae Pavan
Can she excuse (Fitzwilliam Virginal Book)
John Bull In nomine XII
William Byrd Praeludium to ye fancie Fantasia
Thomas Tomkins Fancy
John Blow Prélude en sol majeur Voluntary XVIII en sol mineur Voluntary XI en sol majeur Ground en ré mineur
Henry Purcell Suite en ré majeur Z.667 : Prélude, Almand, Hornpipe Ground in Gamut en sol majeur Z.645 A New Ground en mi mineur Z.T682 (d’après "welcome to all the pleasures") Suite en sol mineur Z.661 : Prélude, Almand, Corant, Saraband Ground en ut mineur Z.T681 (d’après "With him he brings the partner")
John Blow Morlake Ground Benjamin Alard, clavecin 9 octobre 2009, Cergy-Village, Eglise Saint-Christophe Transpirant la musique
Mais, dès la porte du narthex poussée, l’accueil chaleureux fait instantanément oublier les déboires logistiques, et l’on est comme happé par la magie que fait naître Benjamin Alard, assis devant un clavecin de très belle facture, dont le son excellent bénéficie de l’acoustique de haute qualité de cette église sans nef. C’est donc ce superbe cadre qui a été choisi comme écrin au récital donné par un tout jeune organiste et claveciniste au curriculum vitae impressionnant, récital qui se déclinait sur le thème de la vie musicale anglaise, d’Elisabeth Ire à Mary II. De John Dowland (1563-1626) à John Blow (1649-1708), en passant bien sûr par Henry Purcell (1659-1695), le choix de la programmation laisse la part belle au genre bien spécifique qu’est la suite (soit : "une succession de pièces contrastées, écrites dans une même tonalité et empruntant leur caractère à la danse", dixit le livret du concert). Ces œuvres, qui se jouaient aussi bien à la cour qu’au salon, au clavecin que sur un virginal ou sur une plus moderne épinette, étaient souvent, et pour une grande partie, improvisées. Et Benjamin Alard, tout en sérénité et "force tranquille", de nous faire apprécier la complexité technique et harmonique du Praeludium to ye fancie de William Byrd, de nous laisser goûter à la délicate Fancy de Thomas Tomkins, de nous faire découvrir son interprétation tout personnelle, donc inédite, jeune et fraîche, des mille subtilités du Ground in Gamut en sol majeur Z.645 de Purcell ou encore de l’entraînant et dynamique Morlake Ground de John Blow. Une puissante concentration et une maîtrise absolue de chacune des pièces se reflètent intensément sur le visage du jeune concertiste, qui n’est plus, pendant un peu plus d’une heure, que pure musique, faisant totalement abstraction du décor, du public, et de tout ce qui n’est pas l’œuvre qu’il récrée sous ses doigts ailés. Le toucher est souple, délié, infiniment chantant, les lignes d'une clarté poétique, les contrastes savamment amenés avec rondeur sur un instrument au timbre opulent. Une soirée délicieuse, donc, en compagnie de grands maîtres dont Benjamin Alard nous a offert une des clés qui ouvrent sur tout un répertoire d’une richesse sans limite. De l’âge d’or élisabéthain comme de l’époque de la restauration de la Couronne après la longue période tourmentée de la guerre civile, nous avons eu ce soir un aperçu de la vivacité et du dynamisme musical anglais, tout en retenue, raffinement subtil et pudeur bavarde.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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