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mise à jour 6 janvier 2014
| Chronique Festival Récital Gustav Leonhardt
Gustav Leonhardt © Cyril Jocaille (retravaillée en sépia)
Gustav Leonhardt – Récital de Clavecin
Henri Du Mont (1610-1684) Allemanda gravis (1656)
Louis Couperin (1626-1661) Suite en ré majeur Deux fantaisies
Henry Purcell (1659-1695) Ground Suite en ré mineur Ground
Jean-Henri d'Anglebert (1629 – 1691) Suite en sol majeur
Johann Sebastian Bach (1685 – 1750) Quatre petits préludes “O Gott du frommer Gott”
22 Juin 2010, Cité des Congrès, Nantes
Les mystères de la métamorphose
Surpris par un changement de décor, du XVIIème et XVIIIème siècles sublimes aux voluptés baroques, le clavecin solitaire trôna ce soir au milieu des peintures du XIXème siècle, avec son dramatisme exacerbé. Mais Gustav Leonhardt paraissait déjà, élégant et fin, ses pas effleuraient le sol presque comme un félin. Dès les premières notes de l'Allemanda gravis d'Henri Du Mont, suivies de près de l'extraordinaire Suite en ré majeur de Louis Couperin, un souffle mystérieux s'étendit parmi les spectateurs, et ce fut le tableau de Paul-Émile Chabas, Joyeux ébats, qui se mit à vibrer sous la lueur du soir annoncé. Sous les huiles de la toile, les jeunes filles qui font une ronde sur les eaux dormantes d'un ru parfumé du crépuscule, le chant des danses couperines, rendit la lumière plus brillante, le vent souffla sur l'onde qui mouillait leurs pieds menus. L'alchimie de la rigueur et de la poésie dans le jeu de Gustav Leonhardt réunit le sentiment, la sensualité et l'extase contemplatif dans l'individualité de chaque danse, de chaque mouvement. Le jeu du maître Leonhardt comblé de toutes les nuances a su rendre les pièces très peu entendues de Henry Purcell avec sophistication, humour et délicatesse. Mais dans ce parcours quasi métaphysique, au delà de la réalité vive du clavecin, Gustav Leonhardt nous mena à travers des chemins fruités et paradisiaques dans la magnifique Suite en sol majeur de Jean-Henri d'Anglebert. Si bien la mesure de certains passages aurait pu sous des doigts moins experts être lourde, elle devint une dégustation palpable, un plaisir augmenté de l'émerveillement qui lévitait sur la salle. Gustav Leonhardt nous montra ce soir toutes les couleurs de sa palette interprétative, il nous rendit audible la poésie de Couperin, la joie de Purcell, les incantations protéiformes d'Anglebert et finit par le génie multicolore de Bach. Soirée magique en définitive, Gustav Leonhardt confirma sa place parmi les alchimistes musicaux, passant de l'audible au visible et éveillant la volupté estivale dans les huiles sommeillantes du musée des Beaux-Arts.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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