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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert Œuvres de Telemann, Balbastre, Corelli et alii Ensemble Salamandre, Catherine Zimmer
L'église de Moca-Croce (Corse du Sud) - D.R.
Georg-Philipp Telemann (1681 – 1767) : Exercici musici Claude Balbastre (1727 – 1799) : airs d’opéra adaptés pour le clavecin (Ouverture de Pygmalion, d’après Rameau ; Air de M. Mondonville ; Gavotte de M. Rebel ; Air de M. Scarlatti) André Chéron (1695 – 1766) : Sonate pour flûte à bec (inédit) Arcangelo Corelli (1653 – 1707) : Sonate pour violon Nicolas Pancrace Royer (1705 – 1755) : La Sensible, Marche des Scythes Antonio Vivaldi (1678 – 1741) : Trio
Ensemble Salamandre : Clavecin : Catherine Zimmer Flûte à bec : Yves Grollemund Violon : Elena Filippi Violoncelle : Sylvie Lunardi
22 juillet 2011, église de Moca-Croce, dans le cadre du festival FRESC à Moca-Croce (près de Petretto - Corse du Sud) Trésors inattendus de la Corse baroque Occupée par Gênes jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, la Corse n’a pas échappé au mouvement baroque. La fin du XVIIème et le début du XVIIIe siècles ont correspondu à une période de relative prospérité économique de l’île (qui fut, ne l’oublions pas, la première nation d’Europe à se doter d’une constitution démocratique, sous la direction de Pascal Paoli, les Génois ne contrôlant plus que quelques villes côtières jusqu’à l’arrivée des troupes de Louis XV qui eurent raison de la République Corse à la bataille de Ponte Novo). Aussi presque chaque village de la Corse du nord possède son église baroque, généralement dotée d’un orgue (dont de nombreuses pièces ont été restaurées ces dernières décennies). Par décalage, cette profusion d'orgues a réveillé l'engouement pour la classe de clavecin du Conservatoire de l'île, qui apporte aux futurs organistes leur formation musicale de base. Mais ce soir-là c'est de manière un peu improbable dans la petite église de Moca-Croce que l’Ensemble Salamandre avait choisi de donner son concert. Située en Corse du Sud, dans la vallée du haut Taravo (patrie des Colonna d’Istria et du célèbre Sampiero Corso), la modeste église dotée toutefois d'un fier campanile est entourée d'anciennes maisons fortifiées qui témoignent du caractère stratégique de cette vallée. Fort à propos, Yves Grollemund annonça le programme en expliquant ses particularités à un public honorable en nombre pour la petite bourgade mais nettement moins familier du répertoire baroque que celui des salles spécialisées du continent...Le concert débuta par une sonate de Telemann, qui fit résonner avec bonheur la flûte à bec (particulièrement dans le troisième mouvement), et plut d'emblée à l'assistance. Le superbe clavecin de Catherine Zimmer, aux peintures inspirées de Botticelli, enchaîna avec les airs adaptés par Balbastre parmi lesquels on doit souligner l'étonnante transposition de Scarlatti, qui illustre bien l'étendue des possibilités de l'instrument en solo. La sonate de Chéron nous permit d'entendre les "flûtes-voix", d'une tonalité quasi-céleste, pour faire revivre avec éclat cette partition inédite redécouverte par Yves Grollemund. Le violon fin et subtil d'Elena Filippi nous entraîna ensuite avec bonheur dans l'univers virtuose de Corelli, ce qui suscita de nombreux applaudissements. Mais le plus étonnant restait à venir avec l'époustouflante "marche des Scythes" de Royer : concentrée sur son clavecin, Catherine Zimmer nous entraîna dans ce lancinant morceau de virtuosité en faisant sonner avec dextérité son instrument, multipliant sans fléchir les jeux de mains les plus tourmentés requis par la partition et recueillant au final un concert de bravos ! De nouveau au complet, l'Ensemble acheva le programme sur un trio de Vivaldi pour flûte, hautbois, basson et violon. Il nous réservait ensuite une petite surprise, car Yves Grollemund nous avait indiqué que l'Ensemble Salamandre avait aussi pour vocation de jouer des airs modernes sur instruments anciens. C'est donc une étonnante "Cucaracha" sur instruments baroques qui termina cette soirée, au grand amusement des spectateurs ! Surprenant Ensemble Salamandre, qui sait aussi bien faire revivre les partitions inédites ou rares de l'époque baroque que faire sonner les airs de variété contemporains sur instruments anciens !
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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