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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
"Echos de Cracovie" 8ème Festival Misteria Paschalia
Seconde partie du 23 au 25 avril 2011
Familier du public polonais en tant que directeur musical du prestigieux Orchestre Sinfonia Varsovia, Marc Minkowski à la tête de ses Musiciens du Louvre-Grenoble, avait choisi d’interpréter la Messe en si mineur de J .S Bach qu’il a enregistrée sous le label Naïve, œuvre dont il se sent proche car confie-t-il "La plus profonde spiritualité coexiste avec un foisonnement vocal et instrumental qui m’ évoque la texture des Concertos et des Suites". Considérée comme l’ultime chef-d’œuvre du Cantor, cette Messe de vaste dimension a été composée entre l’été 1748 et l’hiver 1749, soit un an avant la mort de Bach et n’a jamais été exécutée de son vivant. Si on peut retrouver de emprunts à des pages composées antérieurement, selon Marc Minkowski, "La Messe en si mineur est un miracle de construction. Chaque fois qu’un mouvement commence, même lorsqu’il contraste vigoureusement avec celui qui précède, on a le certitude que lui seul pouvait se trouver à cette place. Aucune œuvre ne tend à ce point vers un idéal de la forme, du grand tout. Comme la création divine : le souffle unique donne vie à un univers polymorphe et imprévisible."
Marc Minkowski et ses Musiciens du Louvre à Cracovie © Andrzej Rubis, 2011 La direction de Marc Minkowski a fortifié la synthèse entre les différents éléments pour donner une vision claire de la pensée polyphonique et contrapuntique de Bach. De sa baguette ductile, il a dessiné les lignes de tension et les couleurs sombres et intimistes qui caractérisent la première partie dans la tonalité de si mineur et a su donner l’éclat lumineux à la seconde partie en ré majeur, restituant toute la délicate subtilité et la tension de l’inspiration en particulier dans le Benedictus et l’Agnus Dei. Le choix déjà retenu dans l’enregistrement de dix voix solistes pour chanter la messe et le chœur a opéré en conférant à la musique toute sa grandeur pour célébrer à l’unisson la foi en Dieu et en sa miséricorde, sans dramatisation excessive ni théâtralité. Les interprètes : sopranos (Ruby Hughes, Ana Quintans, Pauline Sabatier, Blandine Staskiewicz), altos (Terry Wey), ténors (Emilio Gonzalez Toro, Colin Balzer), basses (Christian Immler, Luca Tittoto) étaient tous très investis dans ce climat religieux pour transmettre à l’auditeur une part de recueillement et de prière. L’ effectif orchestral a soutenu sans faille le projet artistique du chef qui , tout en soulignant les contrastes expressifs de la partition et ses différentes articulations, a maintenu l’équilibre et l’harmonie d’une œuvre d’art musical de tous les temps de tous les peuples.
Une VIIIème édition particulièrement riche de Misteria Pascalia dont on retiendra également l’initiative originale de la projection de La Passion de Jeanne d’Arc, le chef d’œuvre que Carl Dreyer réalisa en 1927. Ce film muet a trouvé une nouvelle vie par la puissance émotionnelle de la musique jouée en direct pour accompagner la projection du film par Will Gregory de Goldfrapp et Adrien Utley de Portishead, deux ensembles fameux britanniques réunis avec la Capella Cracoviensis et le chœur Octava Ensemble avec un renfort de guitares électriques, de percussions, de cuivres, de claviers, de choristes, tous sous la direction de Charles Hazlewood. Une soirée d’une beauté inoubliable ! Retour vers le sommaire du Festival
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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