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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival Follie e stravaganze d’organo Lorenzo Ghielmi, orgue de Robert Dallam
26e édition du Festival de Lanvellec et du Trégor
Lorenzo Ghielmi © Sergio Caminata Follie e stravaganze d’organo
Marcantonio Cavazzoni (ca.1490–ca.1560) : Ricercata ; Perdone mio sie folie Hans Kotter (ca.1485–1541) : Kochersperger Spanieler Anonyme anglais (ca.1530) : Uppon la mi re Jean de Macque (ca.1549–1614) : Consonanze stravaganti Girolamo Frescobaldi (1583–1643) : Toccata con il contrebbasso over pedale ; Gagliarda II e III (Livre II) ; Toccata IV per l’Elevazione (Livre II) Bernardo Storace (1600–1664) : Ballo della Battaglia ; Follia Bernardo Pasquini (1637–1710) : Bergamasca ; Toccata con lo scherzo del cucco ; Partite di Follia Georg Böhm (1661–1733) : Præludium, Fuga, Postludium en sol mineur
Lorenzo Ghielmi, orgue de Robert Dallam
Samedi 20 octobre, Eglise de Lanvellec Franchement brillant Nous y voilà donc, à cet orgue auquel nous devons le festival, un vrai orgue baroque comme il y en a bien peu en France. Lorenzo Ghielmi a conçu pour lui — et pour nous — un programme dans lequel les « Folies » caractérisées en côtoient d’autres, comme cet amusant Ballo della Battaglia de Storace ou la quasi-délirante Toccata con lo scherzo del cucco de Pasquini, qui, bien avant le concerto en fa majeur de Händel faisait se côtoyer le coucou et le rossignol dans les tuyaux de l’orgue. Il fallait bien, pour commencer, une connaissance profonde du répertoire pour composer ce programme varié et qui, pourtant, ne semble pas, à l’écoute, incohérent. S’y mêlent d’ailleurs des pièces écrites spécifiquement pour l’orgue à d’autres que l’on entend plus usuellement au clavecin — ce que l’interprétation proposée ce soir-là par Lorenzo Ghielmi ne trahit pas. Ainsi, qui aurait imaginé, après l’avoir entendue si magistralement exécutée, que la Toccata de Pasquini sus-mentionnée a été enregistrée par le même claviériste au clavecin (Nuova Era 6890, 1991) ? S’y mêle aussi, sous les mains (et pieds) agiles et subtils de Lorenzo Ghielmi, le recueillement de la Toccata per l’Êlevazione de Frescobaldi, la fierté à l’espagnol des Follia de Storace, la joie communicative du Ballo della Bataglia du même et la puissance de la longue pièce de Georg Böhm.
© Festival de Lanvellec On reste ébahi, d’abord, par le son de cet orgue : il est clair voire même franchement brillant, les registres s’unissent à la perfection. On comprend d’emblée la réputation de Robert Dallam ! Lorenzo Ghielmi utilise l’instrument avec un art consommé de la registration, jamais tapageuse ; théâtralité il y a, certes, mais mesurée : l’organiste n’a pas besoin d’en rajouter, il semble savoir exactement quels effets sont utiles à la musique et à la continuité du concert, et ne pas en utiliser plus qu’il ne faut — rien de trop. Mais ce qui frappe le plus, c’est la clarté absolue du discours musical, rendue possible d’abord par une certaine rigueur (mais point de raideur) dans le jeu, qui fait apparaître, comme à nu, le moindre écart et permet donc une expressive sobriété où le plus petit élément est perceptible ; d’autre part, Lorenzo Ghielmi possède une variété d’articulation stupéfiante, habilement mise au service de la ligne — les ornements s’y trouvent intimement liés à la phrase musicale. Registration, sens de la rhétorique, articulations, tout semblait ne concourir qu’à un but : mettre cet orgue au service de la musique, ou vice versa. Un concert mémorable qui suffisait à lui seul à montrer à ceux qui ne le savaient pas encore que Lorenzo Ghielmi fait partie des plus grands, de ceux qui savent l’art de donner à la musique (et non la plus simple) son et forme aussi intelligibles que sensibles — de ceux qui donnent à l’auditeur l’évidence et la richesse de la beauté. Grazie, Maestro ! Vers le sommaire de notre dossier Lanvellec
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