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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
"Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle" Ensemble Amadis
Itinéraire Baroque en Périgord vert, édition 2012
Façade XVIIIe de la Cathédrale Saint Jacques de Compostelle - DR
"Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle"
Ensemble AMADIS
Catherine JOUSSELIN, chant et vièle Olivier MARCAUD, chant et percussions. Jean-Lou DESCAMPS, vièle, tambura et oud Dimitri BOEKHOORN, harpes Jean-Luc REDUREAU, flûtes, cornet, cornemuse
Vendredi 27 juillet 2012, 16h45, église abbatiale de Cercles Les belles après-midi de campagne incitent à la promenade et, même si l’on rentre se rafraîchir dans l’église abbatiale de Cercles, ce n’est pas autre chose qui nous attend. Déjà interprète d’un excellent disque sur le sujet (Les chemins de Saint-Jacques, Jade,1999), l’ensemble Amadis nous a préparé un parcours, un genre de pèlerinage musical vers Saint-Jacques de Compostelle. Du douzième au quatorzième siècle, des troubadours aux polyphonistes, bien des périodes et des lieux vont nous défiler à l’oreille. Le programme est superbe. Construit par thèmes et par régions, alternant les passages vocaux, instrumentaux, la fougue et le recueillement, il se laissera déguster naturellement, sans faim ni satiété. D’emblée on est séduit par le timbre magnifique de Catherine Jousselin. Le très beau Rex Immense issu du Codex Calixtinus fait parler cette voix experte dont la justesse et la précision vont irradier tout le concert. La sobriété de ses interprétations est remarquable et semble être un parti-pris esthétique adopté par tout l’ensemble. On peut faire des commentaires comparables sur la voix chaleureuse de son comparse Olivier Marcaud. Ayant trouvé le juste équilibre entre technique vocale « classique » et chant traditionnel, il alterne sans souci l’austérité de certaines pièces et la vigueur richement ornementée d’autres morceaux.
Détail du fronton de la Cathédrale Saint Jacques de Compostelle - DR Est-ce le fruit d’un long travail commun ou l’accord naturel, biologique, de quatre cordes vocales ? Les timbres des deux vocalistes se marient en tout cas superbement dans les quelques passages en duo, notamment ce splendide Maria Matrem issu du Llibre Vermeil, recueil du XVème siècle. Chaque instrumentiste trouve sa place dans le déroulement du programme et la harpe, le oud, la vièle ou le cornet enrobent les chants avec simplicité et subtilité. Le dépouillement de l’exécution ne laisse aucune place à la lassitude et quand la fin du concert arrive, le « bis » unanimement réclamé ne doit rien à la rigueur du protocole... Sans surprise, c’est le Por Dereito d’Alfonso del Sablo qu’on aura le plaisir d’entendre à nouveau. S’accompagnant d’une rythmique vigoureuse, Olivier Marcaud reprend ce chant très entraînant qui avait provoqué tout à l’heure un tonnerre d’applaudissements. Il est d’ailleurs amusant de constater ce phénomène avec un spectacle de musique ancienne où les chansons se succèdent au rythme d’un concert de rock. Bloqués au début par la rigidité des habitudes « classiques », gardant leurs mains bien sages comme entre deux mouvements d’un concerto, les spectateurs finissent par exulter au bout de quelques morceaux, quand un petit pic d’émotion a été atteint. Ensuite, décomplexés, ils applaudissent à chaque fois. On en croise, tard après le concert, qui applaudissent encore. A l’heure où on écrit ces lignes, c’est entendu, certains applaudissent toujours.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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