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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert "Haendel : œuvres de la jeunesse et de la maturité", Lawrence Zazzo, Les Folies Françoises, dir. Patrick Cohen-Akénine
Lawrence Zazzo - D.R. Georg Friedrich HAENDEL (1685 - 1759)
Œuvres de la jeunesse et de la maturité
La jeunesse en Italie : Il trionfo del Tempo e del Disinganno (1707) Sinfonia/ Ouverture Disinganno, air "Crede l'Uomo ch'egli riposi" Disinganno, air "L'uomo sempre se stesso distrugge" Antiphon "Te Decus virgineum" (1707) Concerto grosso op. 3 n° 2 en si bémol majeur Vivace, Largo, Allegro, (Menuet), (Gavotte) Agrippina (1709) Ottone, air "Coronato il crin d'alloro" Ottone, récit. "Otton, Otton, qual portentoso fulmine è questi ?" Air "Voi che udite il mio lamento"
La maturité à Londres : The Triumph of Time and Truth (1758) Counsel, air "Mortals think that time is sleeping" Esther (1718) Ouverture (Andante, Larghetto, Allegro) Isaraëlit, récit. "How have our sins provok'd the Lord" Récit. "Methinks I hear the mother groans" Air "O Jordan, sacred tide" Orlando (1732) Orlando, air "Cielo, se tu il consenti" Sinfonia (deux mouvements issus de l'acte III) Orlando, air de la Folie Récit. "Ah stigie larve" Air "Gia latra Cerbero" Récit."Mà la furia" Air "Vaghe pupille"
Contre-ténor : Lawrence Zazzo Ensemble Les Folies Françoises Direction et premier violon : Patrick Cohen-Akénine
Théâtre des Gémeaux (Sceaux), le 9 mars 2011 Avec le temps vint le triomphe... Que nos fidèles internautes pardonnent ce plagiat (un peu sacrilège j'en conviens !) du titre des œuvres du Caro Sassone qui jalonnaient cette soirée, mais il convient si bien à la décrire... Faire venir à Sceaux, dans une salle à la programmation éclectique (musique classique et contemporaine, mais aussi théâtre et chorégraphie) le célèbre contre-ténor Lawrence Zazzo, accompagné de l'ensemble des Folies Françoises, constituait déjà un pari téméraire pour un public manifestement composé d'habitués du lieu, plutôt que de fidèles adorateurs du répertoire baroque. Ce soir soir-là, on ne voyait d'ailleurs guère ces derniers, parfois prêts à courir l'Hexagone pour assister à tel festival ou telle représentation, mais hésitant à franchir le périphérique pour aller aux portes de la Capitale ! Face à un public plus curieux que connaisseur, qui applaudit modestement l'entrée des musiciens et du chanteur, le récital commença petitement. Malgré les efforts de Patrick Cohen-Akénine et de Vojtech Semerad se répondant de leur violon solo, l'ouverture du Trionfo parut manquer un peu de souffle, comme en témoigna le solo de hautbois, irréprochable mais un peu contraint. Lawrence Zazzo enchaîna alors avec les deux airs au programme, en débutant avec un timbre onctueux et sans acidité, mais aussi sans ampleur, desservi par une diction trop rapide et pas toujours intelligible. Le tout était toutefois rehaussé d'un jeu scénique appuyé (peut-être trop diront certains), inhabituel en récital, qui donnait pourtant au chant une réelle présence. Le contre-ténor s'avéra nettement plus à l'aise dans le Virgineum, avec une articulation cette fois affirmée, et un peu plus de présence vocale. L'orchestre enchaîna le concerto grosso n°3 avec une bonne homogénéité, des hautbois plus assurés, mais il y manquait cette verve baroque que l'on était en droit d'attendre, et qui semblait à portée d'archet dans les mesures finales. Vinrent les airs d'Agrippine, portés par un jeu de douleur convaincant dans les lamentations ("Voi che udite"), mais encore entachés d'un timbre parfois mal assuré et d'ornements trop retenus. Après l'interruption de l'entracte, la victoire parut enfin changer de camp, et les interprètes d'âme ! Zazzo se montra bien à plus à l'aise dans sa langue natale, pour développer le "Mortals think that time is sleeping", d'un timbre cette fois soyeux, même s'il continuait à manquer un peu de stabilité. Les Folies Françoises abordèrent l'ouverture d'Esther avec la dynamique sonore qui avait fait défaut dans le concerto grosso, les instruments dialoguèrent avec bonheur dans le larghetto, pour finir dans un allegro vigoureux et quasi-jubilatoire. Dans la même veine, les deux airs de l'oratorio furent de véritables moments de bonheur, avec un final très soigné sur le "O Jordan, sacred tide", emmené dans un superbe duo des violons. L'air d'Orlando ("Cielo, se tu il consenti") fut certes mené un peu à l'économie côté ornements, mais s'acheva sur un final éclatant. Si le court intermède instrumental resta un peu en-deçà côté inspiration, l'air de la folie fut particulièrement expressif, Zazzo mobilisant tous ses moyens pour un superbe final relayé par l'orchestre. Le public ne s'y trompa pas, et la salle retentit d'applaudissements. Le meilleur restait toutefois à venir. Rappelé sur scène, Zazzo annonça dans un français à peine teinté d'accent un air du Choice of Hercules, qu'il interpréta d'un timbre quasi-transfiguré, toujours soyeux mais dont l'ampleur fit merveille dans de délicieux ornements filés. Devant le succès, c'est le "Ombra mai fu" de Serse qui conclut la soirée, couronnée par un tonnerre d'applaudissements. Avec le temps...
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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