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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert Jean Gilles, Te Deum, Messe en ré Les Passions, dir. Jean-Marc Andrieu
Jean-Marc Andrieu et les Passions dans la Cathédrale Saint-Etienne © Jean-Jacques Ader, 2012
Jean GILLES (1668-1705)
Te Deum Messe en ré
Vincent Lièvre-Picard (haute-contre) Jean-François Novelli (taille) Alain Buet (basse)
Direction Jean-Marc Andrieu
2 mai 2012, Cathédrale Saint-Etienne, Toulouse dans le cadre des Rencontres de Musiques Anciennes en Midi-Pyrénées organisées par Odyssud-Blagnac
Ce programme a été redonné le dimanche 26 août 2012 à 16h, Abbatiale Saint Robert de La Chaise-Dieu, dans le cadre du Festival de la Chaise-Dieu (Haute-Loire)
De la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse au festival de La Chaise-Dieu L’orchestre Les Passions n’a pas fini de nous surprendre depuis qu’en 1986, le flûtiste à bec Jean-Marc Andrieu fonda cet ensemble à géométrie variable qui a défini son identité par la pratique d’instruments anciens en respectant leurs techniques de jeux spécifique. Insuffler une nouvelle dynamique au répertoire baroque, découvrir le patrimoine musical régional des XVIIème et XVIIIème siècles sont les enjeux que s’est fixé l’Orchestre baroque de Mautauban tout en développant une collaboration avec l’ensemble vocal Les Eléments dirigé par Joël Suhubiette et des chanteurs rompus à cette esthétique. Ainsi, un travail de recherche musicologique et de restitution des partitions mené de manière rigoureuse a permis à Jean-Marc Andrieu de mieux valoriser les œuvres majeures de Jean Gilles (1668-1705), ce compositeur remarquable, né à Tarascon dont la fulgurante carrière lui donnera accès au poste de maître de musique de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse, charge qu’il occupera jusqu’à sa mort précoce. L’exploration des œuvres sacrées de Jean Gilles en concerts, puis par l’édition de disques sous le label Ligia distribué par Harmonia Mundi, a permis d’apprécier la qualité et l’originalité de ce musicien singulier encore trop méconnu. Après les enregistrements du Requiem et des Lamentations de Jérémie, reçus favorablement par le public et salués ici-même, Les Passions offrent à l’écoute le dernier volet du triptyque consacré à Jean Gilles, la Messe en ré et le Te Deum. Le 2 mai dernier, les accents dramatiques de ces pièces sacrées d’une haute religiosité ont résonné dans la cathédrale Saint-Etienne lors d’un concert où l’émotion se percevait à l’écoute recueilli d’un public sensible à la beauté majestueuse de cette musique. Sous la direction ductile de Jean-Marc Andrieu à la tête des Passions et du chœur de chambre Les Eléments, conjuguant leur musicalité, attentifs à chaque inflexion de la ligne musicale, Anne Magouët dessus, Vincent Lièvre-Picard, haute-contre, Jean-François Novelli, taille et Alain Buet, basse ont exécuté la Messe en ré, puis le Te Deum. Tout comme l’orchestre, ils ont excellé par leur engagement interprétatif d’un répertoire dont ils connaissent désormais toutes les subtilités stylistiques : sensibilité, aisance mélodique, conduite harmonique, pour traduire avec virtuosité l’expressivité du texte musical et instaurer un climat serein, propice à la méditation.
Anne Magouët © G. Proust La partition de la Messe est inédite, la date de sa composition est improbable, elle laisse penser par son mode d’écriture qu’il s’agit d’une œuvre de jeunesse annonciatrice par certaines notations du futur Requiem. Écrite pour orchestre et chœur à cinq voix, cette Messe avec symphonie, d’une inspiration empreinte à la fois de naturel et de raffinement, est l’un des rares exemples parvenus à nous de ce mode de composition. La structure fait alterner avec souplesse et vivacité les interventions du chœur et le récit porté par les voix solistes, des pages particulièrement inventives réunissent un trio de basses ou de voix d’hommes. L’Agnus Dei clôt la Messe dans un échange entre le haute-contre et le chœur pour exalter la miséricorde divine qui apaise et pardonne. Après l’entracte qui a donné au public l’occasion d’admirer l’architecture de cette cathédrale où s’associent le roman et le gothique, son riche mobilier liturgique, l’orgue classé et les somptueux vitraux originaux du XIVème siècle, le concert s’est poursuivi par le Te Deum. Œuvre de circonstance composée en 1698 en l’honneur de la paix de Ryswick qui mit fin à la guerre de la ligue d’Ausbourg, le Te Deum de Jean Gilles s’inscrit dans la tradition française du chœur à cinq voix et ne retient pour l’orchestre que trois parties au lieu des quatre traditionnelles. Organisé en sept épisodes, le Te Deum s’ouvre par la musique triomphante d’une louange adressée au Seigneur chantée par le haute-contre auquel répond le chœur. De suaves mélodies évocatrices s’allient à une science du contrepoint perceptible dans le Te per orbem terrarum. La créativité de certaines combinaisons qui réunissent un trio de basses vocales et instrumentales, donne un relief particulier au langage musical de Jean Gilles. L’expressivité de ses rythmes, le lyrisme de ses lignes de chant qui exigent des chanteurs de la virtuosité dans l’art des vocalises pour célébrer la gloire des saints pour instaurer un climat de jubilation intérieure. Tous les interprètes de cette production, solistes, chœur et orchestre, menés par la direction de Jean-Marc Andrieu précise et sensible à chaque détail du texte, ont contribué à donner une ampleur et une intensité émouvante et solennelle à ce long hymne à la gloire du Seigneur. Le plaisir musical des Toulousains sera partagé par les festivaliers de la Chaise-Dieu en ce dimanche 26 août où sera donné ce programme dans la célèbre abbatiale. Dans le cadre de sa 45ème édition, le festival de la Chaise-Dieu accorde une place privilégiée à la musique sacrée et poursuit avec Les Passions une collaboration depuis 2009 (Requiem), 2010 (Les Lamentations). Ce troisième concert voué aux œuvres de Jean Gilles ne manquera pas de valoriser une nouvelle fois l’art de l’un des compositeurs importants du Grand Siècle.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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