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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival Cantates de Naples à Venise Max Emanuel Cencic, Ensemble Moderntimes 1800
M-E Cencic - D.R.
L'Art du Chant dans la Naples Baroque : airs des castrats Carestini et Farinelli (œuvres de F. Durante, L. Leo, N. Porpora),
Max Emanuel Cencic, contre-ténor Ensemble Moderntimes 1800
21 août 2010, Prieuré de Froville la Romane, dans le cadre du Festival de Froville Cencic à Froville : Le changement dans la continuité Max-Emanuel Cencic est un habitué du festival de Froville la Romane, petite localité de Meurthe-et-Moselle à une trentaine de kilomètres de Nancy. Nous avions déjà eu l'occasion l'an dernier de rapporter sa prestation, accompagnée par l'Ensemble Pulcinella. Le 21 août dernier, c'est la formation autrichienne Moderntimes 1800 qui assurait -avec un bonheur particulier, nous aurons l'occasion d'y revenir- la partie orchestrale. Et par la volonté expresse du chanteur, l'éclairage (déjà habituellement modeste) de la petite église qui abrite le festival était réduite à quelques bougies dans l'abside. Dans ce décor intimiste, le contre-ténor vêtu d'une chemise noire aux longs pans évoquait avec conviction un maître de chapelle de l'époque baroque. Car, fidèle à la tradition de Froville, le programme de ce soir-là faisait une large part à la musique sacrée, sous le titre "Amours et Passions/ Cantatas espirituales y Motetes del Barroco". Cencic attaqua d'emblée avec le Salve Regina de Porpora, en donnant le ton de la soirée : timbre chaleureux, articulations théâtrales, sens des nuances et ligne de chant soutenue fort à propos par l'ensemble Moderntimes 1800 dirigé de main de maître par Ilia Korol, le tout s'achevant dans un final pyrotechnique d'ornements ! Après un Concerto n°2 de Francesco Durante qui permit aux violons de Moderntimes 1800 de montrer l'étendue de leur talent, la première partie du concert s'acheva sur la cantate de Leonardo Leo "Dove fuggo, a che penso ?". Cencic la traita à la manière d'un récital d'opéra, avec une expressivité très marquée, qui parvint à gommer les quelques longueurs de l'œuvre et à y insuffler vie et sentiments (amours et passions !), soutenu par le joli son du petit orgue baroque portatif de la formation. Après l'habituelle entracte dans le jardin de plantes aromatiques qui jouxte la petite église, la seconde partie débutait avec une symphonie de Caldara extraite de Morte e sepultura di Cristo, exécutée avec un ensemble parfait par Moderntimes. Dans le "Vissi, nol niego" de Leo, Cencic déploya avec finesse les plus belles colorations de son timbre, toujours appuyées d'une saisissante expressivité corporelle. Suivit un nouvel intermède avec une autre symphonie de Caldara (extraite de La passione di Gesu Signor nostro), où les violons de Moderntimes à l'unisson emportèrent les spectateurs dans un tourbillon époustouflant. Dernière pièce du programme, Cencic entama le "Qualis avis" de Porpora aux accords redoublés des violons, faisant vibrer les nuances du texte latin et déclenchant un tonnerre d'applaudissements après l'abattage impressionnant de l'Alleluia conclusif ! Des rappels mérités et l'inévitable "bis" s'ensuivirent. Après le magnifique récital d'airs de Haendel paru en disque il y a quelques mois, Max-Emanuel Cencic aborde ainsi à nouveau le répertoire religieux avec un timbre désormais nettement plus expressif et plus rond, même s'il ne possède plus ses facilités antérieures dans les aigus. Cette nouvelle maturité, dans laquelle il se révèle très à l'aise, imprime avec bonheur une vie et un relief inattendus à ce répertoire. Et de son côté l'ensemble Moderntimes 1800 aux superbes sonorités baroques, aimable découverte de cette soirée, nous démontre brillamment que virtuosité et passion peuvent rimer ensemble...
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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