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6 janvier 2014

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Chronique Concert

Delalande, Simphonies pour les Soupers du Roi,

dir. Christophe Rousset

Christophe Rousset © Pierre Terdjman

Michel-Richard de LALANDE

Symphonies pour les Soupers du Roy

 

André CAMPRA

L’Europe Galante : "Si Scherzi, si rida…"

Le Carnaval de Venise : "Amante sarà…"

 

Marc-Antoine CHARPENTIER

Médée : Chaconne – "Chi teme d’amore…"

 

Jean-Baptiste LULLY

Psyché : "Deh piangete al pianto mio…"

 

Céline Scheen, dessus

 

Les Talens Lyriques

 

Christophe Rousset, direction

 

3 décembre 2009, Galerie des Glaces, Château de Versailles

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Un couple charmant

Dernier concert de la Saison d’automne du Centre de Musique Baroque de Versailles, les Symphonies pour les Soupers du Roy, ont souligné le rôle officiel de la musique dans une "cérémonie" qui accompagnait la mise en scène du pouvoir royal, le Souper du Roy.

Le Grand Couvert était quotidiennement servi à dix heures du soir en public. Il le fut d’abord "l’Antichambre du Grand Couvert" dans le Grand appartement de la Reine, puis dans une salle portant le même nom mais dans l’Appartement du Roi. Toutefois, ce soir la musique qui les accompagnait a résonné dans la Galerie des Glaces, pouvant accueillir un public venu "trop" nombreux pour l’entendre dans une Antichambre.

Constitué de musiques spécialement composées pour cette occasion, c’est en fait en partie le corpus instrumental constitué par Michel-Richard de Lalande qui nous a été offert. Elles se révèlent bien plus que de simples musiques d’accompagnement. Musique d’une fin de règne, elles jouent sur les contrastes. Majestueuse ou délicate, martiale ou mélancolique la musique de Michel-Richard de Lalande, évoque un monde tentant de résister au temps et à la vieillesse en donnant aux fastes de la Cour, une sensibilité fantasmagorique. La musique y est celle d’une jeunesse éternelle, dont les titres évoquent le retour de la chasse (Le Caprice de Villers-Cotterêts), et les formes telle le rondeau un monde délicieusement pastoral invitant à la danse.

Le basson mélancolique, les flûtes et les hautbois si joyeux convives, les cordes à la souplesse moelleuse et délicate, des Talens Lyriques ont éclairé les ombres subtiles de ces musiques, quintessence d’un art qu’un règne avait voulu magnifier. La direction de Christophe Rousset attentive, subtile, souligne la poésie de ces œuvres.

Puis une voix douce et plaintive dans des airs italiens, de Campra, Lully et Charpentier, est venue compléter ce programme. Car toute sa vie et malgré la volonté royale de développer une musique française spécifique, le souverain a continué d’apprécier la musique italienne et ses compositeurs surent déjouer la difficulté, en intégrant entre-autres des rôles d’italiennes, dans les œuvres profanes (ballet, opéra-ballet ou tragédie lyrique).

Le placement dont nous avons bénéficié ne nous permet pas de rendre un juste hommage aux qualités de Céline Scheen, dont nous avons déjà par ailleurs, souligné les qualités d’interprète. Certains diront manque de projection, là où les qualités acoustiques de la Galerie des Glaces sont parfois extrêmement piège. Son timbre clair, sa justesse, ses ornementations, semblent participer à une sensation d’intimité, de dédicace au roi ou plutôt à chacun de nous, comme un murmure.

En bis, l’air de Psyché de Lully, seul extrait d’une œuvre de jeunesse, "Deh piangete al pianto mio…", a toutefois démontré la complicité entre Céline Scheen, Christophe Rousset et les Talens Lyriques. Sachant souligner dans un moment de rare émotion, toute la beauté d’un monde enchanté, ils ont laissé s’évader la phrase musicale de cette plainte à la nature, comme l’onde de l’eau ou du temps qui s’écoule, nous rappelant que rien n’est éternel, si ce n’est le mouvement de grâce auquel participe la musique.

Monique Parmentier

 

Le site officiel du CMBV : www.cmbv.fr (avec le programme de la saison)

Site officiel du Château de Versailles : www.chateauversailles.fr

 

 

 

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