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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert "Christine de Suède, l'européenne de la musique", Ensemble Clématis, dir. Leonardo García Alarcón.
Mariana Flores - D.R.
"Christine De Suède, l'Européenne de la musique" Causerie musicale proposée par Philippe Beaussant
Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643) Cosi mi disprezzate
Anonyme Ballet de Stockholm
Lugi Rossi (1597 – 1653) Orfeo (1647) – Lasciate Averno
Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687) Ballet d'Alcidiane – Extraits
Marco Antonio Cesti (1623 – 1669) L'Argia – Ritornello, Astri fulgidi
Johann Heinrich Schmelzer (1623 – 1680) Lamento sopra la morte di Ferdinando III
Gioseffo Zamponi (1619 – 1662) Ulisse nell'isola di Circe – Extraits
Alessandro Stradella (1639 – 1682) La Forza delle Stelle – Extraits
Archangelo Corelli (1653 – 1713) Sonate en trion en fa majeur
Alessandro Stradella La Susanna – Da qui spero
BIS: Matias Romero – Romerico Florido
Philippe Beaussant – Récitant Mariana Flores – Soprano
Ensemble Clématis Dir. Leonardo García Alarcón.
29 Novembre 2011 – Fondation Singer-Polignac, Paris. Toujours libre “La vie ressemble a une belle musique qui charme, qui plaît et dure peu.” (Christine de Suède, Maximes et Pensées, 1682) Le 29 Novembre, Paris se parait des bijoux soyeux de l'automne en majesté. L'Avenue Georges Mandel et ses platanes que Maria Callas aimait tant, sombraient petit à petit dans la folle ivresse lumineuse des nuits parisiennes. À deux pas de la Tour Eiffel, éclatante et fière victoire de la France et son destin, s'étendait sous les petites gouttes de pluie le large boulevard essaimé de résidences à la pierre colossale et sculptée. Au 43, sise dans un palais de la Belle Époque où l'on s'imagine aisément les silhouettes délicates de Boni de Castellane ou Robert de Montesquiou, rejetons d'un temps qui ne se retrouvera que dans les fleurs irisées de Marcel Proust ou les pages caustiques de Henry James. Et pourtant la Fondation Singer-Polignac donnait ce soir une soirée baroque. Franchissant la grille et le portail, montant l'escalier et le vestibule aux tapisseries d'Aubusson, le chroniqueur sentit le suave parfum des soirées surannées des années 1910, avant la boue et la grisaille du XXème siècle barbare, une bulle sublime d'une douceur de vivre harmonieuse et légère. Quand s'ouvrirent les portes du somptueux salon de musique de la Princesse, où les ors et les miroirs confondaient en un faste baroque les temps et l'espace, nous pénétrâmes le cénacle du passé, la permanence conjuguée d'un présent qui, par un raffinement extrême, ne court pas vers un avenir piaffant et imparfait. Tout à coup entra le baroque personnifié, Philippe Beaussant, ci-devant membre de l'Académie Française et Immortel pour tout baroqueux depuis 30 ans. À l'origine de cette soirée autour de la reine Christine, Philippe Beaussant allait nous introduire en un prélude historique romancé la “Vita Cristinam” de cette femme hors pair. Sa passionnante narration laissa place aux musiciens de l'Ensemble Clématis, avec à leur tête le souriant Leonardo García Alarcón. Mais soudain du fond de la salle, drapée de blanc virginal et fantomatique, telle une apparition d'un temps jadis, la sublime soprano Mariana Flores fit frémir les antiques dorures sous ses aigus passionnés. Le programme fut exécuté à la perfection dans la profondeur de la sensibilité des membres de Clematis. Ce cabotinage musical de la Suède à l'Italie en passant par Innsbruck et la France montre à quel point la personnalité de Christine de Suède était liée à la musique et aussi combien la culture était foisonnante en Europe. Nous avons été subjugués littéralement par les extraits splendides de cet Ulisse de Gioseffo Zamponi que la souveraine nordique a tellement goûté et que prochainement l'Ensemble Clématis enregistrera. Durant toute la durée de la soirée les passions ont été sollicités, les affects que portaient les instrumentistes de l'Ensemble Clématis et la voix pourprée de Mariana Flores ont traversé les temps et nous ont fait frémir et ont réveillé la cavalcade fougueuse des temps endormis. Après le rafraîchissement qui combla cette soirée digne des anciens princes, le pas du mélomane quitta les abords de la Fondation Singer-Polignac. Le pas se fit plus lent, sur le ciel se jouait le concert éternel des feux diamantins des astres silencieux, et la pluie en offrande avait laissé sur le bitume, les plaques de jais qui les secondaient dans un écho fastueux, digne de cette Forza delle Stelle dont Christine avait compris la puissance tutélaire.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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