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6 janvier 2014

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Chronique Concert

Cantates de Venise à Madrid

 

 

M-E Cencic © Robert Recker

 

Antonio Vivaldi

Concertos pour violoncelle

"La Follia" op.1 n°12

Cantate "Cessate, omai cessate"

Cantate "Amor hai vinto"

 

Domenico Scarlatti

Cantate "Tinte a note di sangue"

 

Max-Emmanuel Cencic (haute-contre)

Ensemble baroque Pulcinella

Ophélie Gaillard (violoncelle et direction)

 

Samedi 5 juillet, église de Froville,

dans le cadre du XIème Festival de musique sacrée et baroque de Froville-la-Romane

 

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Une agréable soirée de campagne

Mardi 5 juillet dernier, le contre-ténor Max-Emmanuel Censic et l’ensemble baroque Pulcinella dirigé par Ophélie Gaillard nous ont offerts une bien belle soirée dans la campagne lorraine. Le concert se déroulait dans le cadre du festival baroque de Froville, charmant petit village lorrain niché entre val de Moselle et val de Meurthe, à une trentaine de kilomètres de Nancy. Depuis maintenant plusieurs années, ce festival parvient à réunir chaque été dans la petite église romane du village interprètes reconnus et public averti. Et, si sa notoriété est aujourd’hui plutôt limitée au grand Est, la qualité de ses concerts mériterait largement une reconnaissance moins confidentielle.

Au programme, élégamment intitulé "de Venise à Madrid", se trouvaient plusieurs pièces de musique orchestrale de Vivaldi, et des cantates de Vivaldi et Scarlatti. En effet, si la Sérénissime est intimement liée au Prêtre Roux (qui quitta la cité en 1740 pour finir ses jours à Vienne), peu de gens se souviennent encore que Domenico Scarlatti né Napolitain fut un grand nomade et qu'il fit une grande partie de sa carrière en tant que maître de musique de la princesse puis Reine Maria Barbara. Et quoiqu'on en dise géographiquement, cette route des péninsules demeure à chaque mesure teintée d'l'Italie.

Les deux concertos pour violoncelle (en si mineur, et do mineur) de Vivaldi furent été interprétés avec fougue et précision par Ophélie Gaillard et son ensemble Pulcinella, d’une grande homogénéité. En particulier, la clarté de l’interprétation a bien mis en relief les délicats équilibres du violoncelle, de la contrebasse et du théorbe dans le concerto en do mineur. "La Follia" donnée en fin de première partie a ravi nos oreilles, tant par l’agilité du premier violon que par la partie de guitare baroque qui imprimait dynamisme et tenue à ses éblouissantes variations sur un thème auxquels Marais, Bach, Geminiani, ou Corelli se sont frottés.

La partie vocale était de la même veine. D’emblée, le contre-ténor Max-Emmanuel Cencic a fait montre d'un timbre posé, qu’il ne quittera pas même dans les aigus les plus redoutables des ornementations des cantates. Un peu en retenue dans le premier aria d' "Amor hai vinto" (du même nom que la cantate), le chanteur enchaîna avec brio le second air "Se a me rivulgo il ciglio" grâce à ses aigus époustouflants et des attaques d'une grande netteté. Seul bémol, on eût aimé quelquefois une articulation plus incisive, plus mordante, un relief sculpté plus franchement. La seconde cantate, avec son célèbre aria « Cessate, omai cessate » fut un autre moment de bravoure, toujours avec un timbre sans faille, et dénotant une aisance toute naturelle. Le programme se concluait par une œuvre plus moderne de Domenico Scarlatti, que Cencic avait déjà eu l'occasion d'enregistrer par le passé chez Capriccio (2002). De cet attachant "Tinte a note di sangue" où l'amoureux éconduit tempête et se lamente, on retiendra un superbe "Se me dirai" où le contre-ténor continua à se jouer des ornementations les plus difficiles avec une totale fluidité. Au terme de ce concert, le public fut tant ravi que ses rappels forcèrent avec plaisir les interprètes à donner en bis un air de Haendel, faisant découvrir une autre facette de leur répertoire, et concluant ainsi une bien belle soirée champêtre. 

Bruno Maury

Le site officiel du Festival de Froville : http://www.froville.com/froville/festival

 

 

 

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