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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert Bach, Magnificat RIAS Kammerchor, Akademie für Alte musik Berlin, dir. Hans-Christoph Rademann
H-C Rademann © roc berlin Johann Sebastian BACH (1685 - 1750)
Magnificat BWV 243a Cantates "Unser Mund sei voll Lachens" BWV 110 & "Christen, ätzet diesen Tag" BWV 63
Sunhae Im (soprano), Gerhild Romberger (alto), Thomas Michaël Allen (ténor), Roderick Williams (baryton)
Choeurs RIAS Kammerchor Orchestre Akademie für Alte Musik Berlin
Direction Hans-Christoph Rademann 9 décembre 2009, Théâtre des Champs-Elysées, Paris. Une nativité un peu terne Le Théâtre des Champs-Elysées proposait l'autre soir le Magnificat de Bach, à l'affiche avec deux cantates en première partie. Cette programmation paraissait tout à fait de circonstance en décembre, puisque l'œuvre fut créée pour le premier Noël du Cantor à Leipzig, en décembre 1723. Il existe deux versions du Magnificat. La plus connue, en ré majeur et entièrement chantée en latin, résulte en réalité d'un remaniement vers 1735 par le compositeur. Hans-Christoph Rademann avait choisi de nous faire redécouvrir l'œuvre originale de la création, en mi bémol majeur, répertoriée BWV 243a, et comportant des parties en allemand au milieu de textes latins. Elle était précédée de deux cantates : ""Unser Mund sei voll Lachens", BWV 110, et "Christen, ätzet diesen Tag", BWV 63, toutes deux chantées en allemand. Dès l'ouverture de la cantate "Unser Mund", la direction de Rademann s'avéra rapide et sans relief, voire mécanique. Mais la très belle prestation de Thomas Michaël Allen, inhabituellement située dans le registre de ténor (Allen a tant de fois enchanté nos oreilles sur des airs de contre-ténor...) dans le "Ihr Gedanken", puis le "Ach Herr" chanté par Gerhild Romberger avec un timbre velouté nous firent entrer avec davantage de conviction dans l'œuvre. Le duo "Ehre sei Gott" entre Sunhae Im et Thomas Allen était plaisant, et bien équilibré. L'ascension musicale se poursuivit avec le "Wacht auf, chanté par un Roderick Williams au portamento soigné (mais parfois couvert par l'orchestre), pour s'achever avec quelque enthousiasme dans l'allégresse du chœur final. La cantate "Christen, ätzet diesen Tag" s'ouvrit sur un chœur enlevé, toujours avec une direction trop rapide. Gerhild Romberger s'acquitta avec un timbre charnu du récitatif "O selger Tag", tandis que le duo "Gott, du hast es wohl gefüget" donna lieu à un bel échange entre Im, Williams et les vents de l'orchestre. Allen fit montre d'une belle projection dans son duo avec Romberger "Ruft und fleht", et la prestance du chœur final nous fit oublier une certaine confusion de l'orchestre, produit inévitable d'une direction tellement rapide qu'elle confinait désormais au brouillon. C'est hélas lors du Magnificat que la direction de Rademann montra l'étendue de ses conséquences néfastes. Parti à la vitesse d'un TGV paré pour le record du monde, l'orchestre s'emballa dès le chœur d'ouverture, dont les effets tombèrent totalement à plat. Et comme déstabilisé par cet emportement, il ne s'en releva pas vraiment dans la suite de l'œuvre. Ajoutons à cela que la soprano Sunhae Im n'est manifestement pas très à l'aise dans la diction latine, et ses deux airs ("Et exsultavit" et "Quia respexit") s'en ressentirent. Sur un tempo endiablé, le "Quia fecit" de Roderick manqua logiquement de profondeur (en particulier dans les graves). Heureusement, le duo Allen/ Romberger "Et misericordia" sembla marquer un moment de retenue, qui apporta un émotion réelle, espoir hélas de courte durée évanoui dans le "Fecit potentiam" qui éclata dans un chaos brouillon, tandis que même Allen paraissait à la peine pour enchaîner son grave "Deposuit potentes". Le duo et le trio qui suivirent furent dévalés au même rythme, proprement satanique. Le "Gloria" final vint mettre un terme à la boulimie frénétique et incontrôlée de l'orchestre, avec des voix bien déliées. Est-ce ce final que les spectateurs ont voulu retenir lors des applaudissements avec deux rappels que nous avons jugés (peut-être un peu sévèrement ?) trop facilement acquis ? Force est de constater que musicalement la version remaniée de Bach paraît plus aboutie que celle de la première création. Mais malgré un plateau de chanteurs de qualité, l'Akademie fûr Alte Musik Berlin et son chef n'ont pas mis en valeur la partition qu'ils nous proposaient (et la proposition paraissait méritoire) de redécouvrir...
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