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6 janvier 2014

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Chronique Concert

Bach & Scarlatti, Pièces de clavecin

Pierre Hantaï

 

 

Pierre Hantaï. D.R.

 

 

Johann-Sebastian Bach

Divers préludes et fugues composés pour l’apprentissage des jeunes élèves.

Deuxième suite anglaise: prélude, allemande, courante, sarabande, bourrées I & II, gigue. BWV 807.

 

Domenico Scarlatti

Quatre sonates K177, 511, 208, 175.

 

Johann-Sebastian Bach

Transcription pour clavecin d’un prélude de Johann David Heinichen (1683-1729), pour deux violons et basse continue.

Fugue composée pour l’apprentissage des jeunes élèves.

(hors programme)

 

Sixième suite anglaise en ré mineur: prélude, allemande, courante, double, gavottes I & II, gigue. BWV 811.

 

(rappel)

Johann Jakob Froberger (1616-1667)

Tombeau fait à Paris sur la mort de Monsieur de Blancrocher

 

 

Pierre Hantaï (clavecin)

Clavecin W. H. Morton, ateliers Ducornet, 1991, d’après un instrument de J. Ruckers (Anvers, 1624).

 

Paris, Théâtre des Bouffes du Nord, 12 janvier 2008.

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Transpirant la musique

Le pied en dehors du clavecin, tourné vers le public, comme le préconisait François Couperin (mais hélas pour les concerts sans partition, hors Pierre Hantaï était lui-même en lecture), une main gauche parfois libre battant la mesure ou marquant la levée, devant un clavecin rouge vif au milieu de la scène du beau Théâtre des Bouffes du Nord: le spectacle était d’emblée visuellement sobre mais fort.

D’abord très intime, tandis que Pierre Hantaï nous donnait quelques unes des leçons de clavecin de Bach, nous rendant l’impression d’être dans le salon du père de C.-P.-E. et de J.-C.-F. qui dispenserait quelques conseils à ses enfants, avec un son très doux et calme, un toucher précis et fluide, rappelant de belles scènes de la Chronik der Anna Magdalena Bach de D. Huillet et J.-M. Straub (1968) et Die Stille vor Bach de P. Portabella (2007), nous happant dès les premières mesures, le concert prit de l’ampleur avec la deuxième suite anglaise BWV 807, ornementée avec une perverse et espiègle drôlerie. Heureux de jouer, Pierre Hantaï nous faisait partager son plaisir, distant avec son instrument, mais transpirant la musique.

Malheureusement, le clavecin en lui-même n’était pas à la hauteur, avec son son certes riche, mais trop léger. On se même surprenait à parfois croire entendre une épinette. Les basses faisaient cruellement défaut, et parfois Scarlatti paraissait engouffré dans un magma indéchiffrable, notamment dans la K175. La profondeur de l'instrument nous paraissait occultée, faisant presque perdre aux pièces de leur richesse et leur complexité.

De même dans la deuxième partie du concert, en préambule à laquelle Hantaï a souhaité rajouter deux pièces qui ne figuraient pas sur le programme. Seule la première gavotte du BWV 811 était en parfaite harmonie avec le timbre aigu de l’instrument, très sautillante et légère, piquante et survoltée, mais le reste, par manque de puissance dans les basses restait presque froid, notamment le premier rappel, Le Tombeau de Monsieur de Blancrocher de Froberger, dont la gravité n’aurait pas souffert d’un peu plus de chaleur grave.

Malgré donc une très belle et riche interprétation de Pierre Hantaï de ces pièces phares du répertoire pour clavecin, nous ressortions un peu déçus, tout simplement à cause d’un instrument qui n’était pas à la hauteur.

Charles di Meglio

Site officiel du Théâtre des Bouffes du Nord : www.bouffesdunord.com

 

 

 

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