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mise à jour 6 janvier 2014
| Chronique Concert Concertos pour 2 et 3 clavecins de Bach
Jean-Sébastien Bach. D.R.
Jean-Sébastien Bach Concerto en ré mineur pour 3 clavecins BWV 1063 Concerto en ut majeur pour 2 clavecins BWV 1061 Concerto en ut mineur pour 2 clavecins BWV 1060 Concerto en ut mineur pour 2 clavecins BWV 1062 Concerto en ut majeur pour 3 clavecins BWV 1064
La Canzona : Benjamin Alard (clavecin), François Guerrier (clavecin), Élisabeth Joyé (clavecin), François Fernandez & Gabriel Grosbard (violons), Simon Heyerick (alto), Emmanuel Balssa (violoncelle)
Nantes, théâtre Graslin, le mercredi 6 juin 2007. Dans le cadre du 24ème Festival baroque du Printemps des Arts
Une admirable plénitude sonore Il peut paraître ambitieux de réunir en une seule soirée autant de concertos de Bach : ce sont des œuvres qui demandent une telle concentration – pas question d’attendre les récitatifs pour se reposer sur le jeu d’acteur, par exemple. Mais en arrivant, le spectateur est rassuré par la mention « entracte » de son programme ; et puis il faut dire aussi que ces concertos ne sont pas tout à fait inconnus, beaucoup viennent même tout droit de concertos pour d’autres instruments, comme le BWV 1062 en ut mineur, originellement pour deux violons, en ré mineur. À quoi sert ce prologue ? à introduire un point essentiel : cette performance de Benjamin Alard et ses amis est essentiellement axée sur le caractère intellectuel de cette musique, son côté savamment contrapuntique, sa construction architecturale… Du coup, les mouvements lents – au moins pour les deux premiers concertos – sont restés relativement secs. Il faut dire aussi que l’acoustique du Théâtre Graslin n’aide pas les musiciens à donner de l’ampleur et de la présence. D’ailleurs, le choix de cette formation extrêmement réduite – les cordes à un par pupitre –, s’il pouvait paraître gênant au début du programme - s’est justifié par la suite, ne serait-ce que dans cette optique compréhensive de la musique. L’équilibre fragile s’est progressivement créé, et ce n’est qu’à partir du troisième concerto qu’on l’atteignait, le premier ayant pu paraître inquiétant pour la suite : les clavecins submergeaient largement les cordes ! Les trois clavecins, justement, étaient très différents. C’est là un point essentiel : on peut en effet se demander pourquoi ne pas avoir choisi trois instruments qui soient quasiment identiques du point de vue de la sonorité, et la réponse est toujours la même : différencier les voix pour mieux comprendre. Mais ce n’est pas gênant, bien au contraire : on a la bonne surprise de découvrir dès le second concerto qu’un clavecin de facture plutôt français ou francisante au moins et un autre plutôt germano-flamand peuvent tout à fait se marier ! Car finalement, ce sont les concertos pour deux clavecins qui étaient les plus réussis : l’équilibre, l’harmonie, la clarté étaient idéales. En première partie, le duo réunissait Benjamin Alard et Élisabeth Joyé, dont les jeux pourtant fort différents – l’un tout en fluidité, l’autre plus net – se complétaient, comme les clavecins, agréablement. En deuxième partie, pour le seul BWV 1062 (réarrangé du concerto pour deux violons, comme nous avons dit), François Guerrier remplaçait Élisabeth Joyé pour un moment d’exception, quand bien même on connaissait son « deux violons » par cœur ! À l’inverse d’Élisabeth Joyé, François Guerrier est un peu comme un double de Benjamin Alard, du moins pour le jeu, dès lors… Signalons aussi le remarquable violoncelliste Emmanuel Balssa qui jouaient ses parties de basse comme des pièces solistes, avec passion, preuve que le sentiment, peu présent, faisait pourtant des apparitions. Ainsi, le BWV 1061 était teinté d’une douce sincérité, d’une simplicité de confidence. Son alter ego – du point de vue tonal –, le BWV 1064, fermaient merveilleusement le programme, même si l’équilibre restait précaire – doubler les parties de violons aurait pu être utile – avec son côté presque jubilatoire, et, tout de même, une admirable plénitude sonore. Au final, une lecture parfois sèche, mais originale et énergique.
Loïc Chahine
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