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mise à jour 2 janvier 2014
| Chronique Exposition "Dans l'antre d'un collectionneur" : Dessins français de la collection Mariette au Louvre du 10 Novembre 2011 au 6 Février 2012
La plume, pierre noire et sanguine de Mariette C'est une exposition à la fois intime et discrète que le Louvre convie le visiteur qui ne s'est pas égaré dans le dédale du palais-musée avant d'arriver dans ces petites pièces du département des Arts Graphiques, où quelques curieux et amateurs s'attardent autour de quelques beaux dessins à l'encre brune et au lavis, à la mine de plomb, pierre noire ou sanguine. Ces quelques dessins, souvent magnifiquement encadrés, superbement montés (le fameux montage dit Mariette dont nous vous reparlerons plus loin) ne constituent qu'une infime partie de la collection initiale de Pierre Jean Mariette (1694-1774), dont le Louvre détient environ 1/9e, suite à la malheureuse dispersion aux enchères par ses héritiers de ce fond exceptionnel de quelques 9000 dessins, alors même que le souhait de Mariette comme du Roi était que ces œuvres rejoignent le Cabinet du Roi qui fit une offre généreuse de 300 000 livres. Hélas, la cupidité - vaine puisque le produit de la vente fut décevant - des héritiers écartela cette collection hétéroclite, où les grands artistes tels Poussin, Callot ou Watteau, côtoient les petits maîtres. Héritier d’une dynastie d’éditeurs-graveurs, libraires et marchands d’estampes, érudit à la vaste culture qui se lia avec le Comte de Caylus féru d'archéologie ou croisa le chemin de Watteau, dessinateur et graveur occasionnel, historien de l’art avant l'heure, Mariette fut dès 1733 membre de l'Académie du Dessin de Florence grâce à ses relations avec les collectionneurs et historiens de la péninsule dont son ami Gaburri, alors Président de l'Académie, et En France, "associé libre" à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture de Paris puis membre honoraire en 1767, ce qui était rare pour un non aristocrate
Edme BOUCHARDON, Figure nue étendue, vue
de dos, appuyée sur une urne (INV 23891)
Israël SILVESTRE, Vue perspective du
château et du jardin de Fontainebleau (INV 33091), Album Perelle, Silvestre
folio 4 rapporté au recto
On regrettera l'absence de légendes détaillées auprès de chaque dessin, alors même que Pierre Rosenberg vient de publier les 2 - couteux - premiers volumes de la vaste enquête du Catalogue Mariette, et le côté agaçant et charmeur d'un alignement pêle-mêle des œuvres, qui laisse une impression de sélection très subjective manquant de thématique ou de fil directeur. De surcroît les appellations des œuvres ne correspondent pas à celles de l'inventaire en ligne du département des arts graphiques du Louvre, ce qui rend les recherches fastidieuses. Le fameux "Groupe d’arbres inclinés vers la droite par le vent" attribué par Mariette à Poussin mais rendu à Gaspard Dughet est ainsi encore catalogué en tant que "Paysage avec des arbres inclinés vers la droite par le vent" de... Poussin.
Gaspard Dughet, Groupe d’arbres inclinés vers la droite par le
vent, Plume et encre brune, lavis brun © Musée du Louvre, Département des Arts graphiques
Mais cette plongée dans les fontes du grand Mariette demeure inestimable... et éphémère puisque l'exposition prend fin dès le 6 février.
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