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Bach se fait tirer le portrait

A quoi ressemblait vraiment Jean-Sébastien Bach ? Pour les férus de haute technologie, et de séries policières américaines, la réponse est à Eisenach. Pour les autres, les traditionnels tableaux et les nombreuses controverses sur leur attribution suffiront. En effet, le 21 mars prochain, dans sa ville natale et pour les 323 ans de sa naissance, le musée d’Eisenach exposera un moulage en plâtre de la tête de l’auguste compositeur. Un simple moulage, me direz-vous ?

Elias Gottlaub Haussmann, Portrait de Jean-Sébastien Bach, 1748. D.R.

A quoi ressemblait vraiment Jean-Sébastien Bach ? Pour les férus de haute technologie, et de séries policières  américaines, la réponse est à Eisenach. Pour les autres, les traditionnels tableaux et les nombreuses controverses sur leur attribution suffiront. En effet, le 21 mars prochain, dans sa ville natale et pour les 323 ans de sa naissance, le musée d’Eisenach exposera un moulage en plâtre de la tête de l’auguste compositeur. Un simple moulage, me direz-vous ? Pas tout à fait puisque depuis décembre dernier, l’anthropologue écossaise Caroline Wilkinson – qui n’en est plus à sa première résurrection spectaculaire puisqu’elle s’est déjà penchée sur Ramsès II – s’attelle à retrouver les traits du visage de Bach au moment de sa mort. Un impressionnant système de reconstitution faciale par ordinateur du Centre d’Anatomie et d’Identification humaine de l’Université de Dundee (Ecosse) est ainsi parvenu à restituer une image en 3D du Cantor de Leipzig, présentée comme vraisemblable à 70 %. Les données entrées dans l’abaque géant reprennent notamment les travaux de l’anatomiste Wilhelm His et du sculpteur Carl Ludwig Seffner, qui avaient exhumé le corps de Bach en 1894 avant de réaliser un buste en bronze.

© Caroline Wilkinson, Université de Dundee (Ecosse)

Le résultat, peu esthétique (la grosse perruque nous manque) ne fait que confirmer notre vision de Bach dont le nez ne changera guère la face du monde : un visage imposant, avec la mâchoire légèrement prognathe, des cavités oculaires profondes, et des sourcils asymétriques. A lire ce descriptif clinique, on se croirait chez le légiste ou dans une fiche anthropométrique de chez Bertillon (le criminologue et non le glacier qui prend un “h” supplémentaire, bien entendu). Quoiqu’il en soit, ce moulage sera la pièce maîtresse de l’exposition “Bach à travers le miroir de la médecine” qui présentera également les opérations aux yeux de l’époque, dont celle qui fut fatale à l’un des plus grands compositeurs qu’Eisenach, les Etats allemands, l’Europe et le monde aient jamais connu (noter la subtile gradation et faire remarquer la figure de style si votre adorable bambin est en 2nde).

Viet-Linh NGUYEN

 

Étiquettes : Dernière modification: 6 février 2014
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