Nota Bene ! (Keynotes, Corina Marti – Ramée, 2022)
KeyNotes Musique européenne ancienne pour claviers, Works from the codices of Faenza, Robertsbridge, Buxheim, Las Huelgas, Florence et...
L’entretien des Muses (Rameau, Pièces de clavecin, Bertrand Cuiller, Mirare)
Nos lecteurs connaissent bien Bertrand Cuiller, que nous avions interviewé il y a longtemps déjà, avant que le grand public ne le découvre comme l’un des clavecinistes les plus talentueux de sa génération. Il avait fait merveille chez Scarlatti… Dans cet opus richement coloré, chantant et fier, impérieux et jouissif, le claveciniste, omniprésent, conteur sans limite, nous livre un Rameau tourbillonnant
Conversation intime (Rameau, Pièces de Clavecin en concerts – Les Timbres – Flora, 2014)
De ces pièces de genre évoquant, un lieu, une personnage ou un caractère, selon un investissement d’une belle fraîcheur, Les Timbres en font une conversation intime, proche de la confidence avec la maîtrise d’une maturité déjà bien établie. Ils parcourent cette galerie de portraits à la fois familiers et étonnants…
Caprices… de trublions (A due Cembali, Aline Zylberajch & Martin Gester – K617)
Il est de ces artistes qui s’essaient avec complaisance à une originalité exarcerbée dans les projets qu’ils proposent et dans ce domaine, Aline Zylberajch et Martin Gester, clavecinistes et trublions chevronnés de profession n’en sont pas à leur coup d’essai.
La poésie de la Musique (Bach, Clavier bien tempéré – Weiss – Satirino)
Cette nouvelle édition sous forme de coffret-livret de Das Wohltemperierte Klavier –Le Clavier bien tempéré de Johann Sebastian Bach, interprétée par Kenneth Weiss mérite de loin une écoute attentive. Les deux livres du Clavier bien tempéré, élaborés entre 1722 et 1744, contiennent chacun 24 préludes et fugues écrits dans les 12 demi-tons de la gamme chromatique soit 24 modes majeurs et mineurs.
« De la Mécanique des Doigts » (Intégrale Rameau – Baumont – Loreley)
Un certain vertige. Les Lumières semblent prises du vertige de l’esprit et du savoir mêlé à celui du plaisir des sens. Ainsi débute l’avant-propos du livret de cette intégrale, de la main même d’Olivier Baumont. On attendait dès lors l’artiste au tournant de cet abandon vertigineux. On s’apprêtait avec envie à une divine ivresse… la déconvenue n’en est que plus brutale.
Au clair de la Lune
Superbe métal lunaire, bleuté et fier, vigoureux et ferme, aux reflets changeants mais impérieux. Voici un grand enregistrement de Christophe Rousset, parfois un peu trop altier voire raide, décidé, très articulé. Le choix du Ruckers 1628 du Château de Versailles, ravalé au XVIIIème siècle par Blanchet, est plus que judicieux,…
Correspondances
Rares sont les claviéristes aujourd’hui qui s’aventurent avec bonheur à jouer la musique de Carl Philipp Emanuel Bach au clavicorde. Parmi les réalisations marquantes, signalons celle de Mathieu Dupouy (Hérisson Productions), signalons celle de Marcia Hadjimarkos (Pièces de caractère, Zig Zag Territoires), et signalons encore celle de Jocelyne Cuiller…
Rêveur et mystérieux
Etrangement, cette critique était déjà terminée aux trois-quarts depuis février dernier, date de parution de cet opus remarquable. Puis, des évènements tragiques personnels sont venus en bouleverser quelque peu la parution, qui fut mise de côté, tout simplement.
L’éclat et la franchise
Avec Joseph Haydn, nous quittons notre chère esthétique baroque pour entrer en plein dans l’ère de la musique classique. Cette incursion en terre étrangère sera pour la Muse l’occasion de s’intéresser à un compositeur brillant, poly-instrumentiste et fécond en œuvres de tous genres.
« Ainsi relégué au rang des petits maîtres, il écrit cependant de façon splendide (…) » (Christophe Rousset)
Avouons-le, on joue trop peu Duphly. Trop peu en dépit de quelques pièces ressuscitées par Gustav Leonhardt dès 73 les intégrales élégantes de Jean-Patrice Brosse (EMI et Pierre Verany), l’incursion moirée de Catherine Latzarus (Ligia) ou encore le récital inégal d’Elisabeth Joyé (Alpha) sans même citer Mitzi Meyerson ou Mario Raskin que nous n’avons pas écoutés.
« Gott erhalte Franz den Kaiser »
Il y a des disques qu’on attend avec peu de patience. Après un très bel enregistrement de clavicorde consacré à Carl Philipp Emmanuel Bach (Hérisson), nous avions hâte d’entendre ce que nous réserverait Mathieu Dupouy avec ce Haydn au pianoforte. Une fois de plus, c’est dans un univers poétique très imagé qu’il nous convie.
Les angles et les courbes
L’art de la prise de son est un art difficile et un peu ingrat : quand elle est réussie, on n’y prête guère attention — à moins qu’elle ne soit franchement exceptionnelle — mais quand elle est ratée, toutes les fautes lui reviennent. C’est que, l’on peut gâcher un disque avec une prise de son peu convaincante…
Les caprices d’un fleuve
Janvier 2012. Il y a des enregistrements qui fascinent. Dont l’univers happe l’auditeur, annihile sa conscience, le happe irrésistiblement, le ballotte au gré de l’écume des notes. Ces Variations comptent parmi ceux-là. On ne les attendaient pas. Ou plutôt pas comme ça, pas si fortes, pas si intenses.
Le mineur lui va si bien…
L’instrument est magnifique, l’interprétation ne l’est pas moins. Nous ne reviendrons pas en détail sur ce superbe Dulcken des années fourties (1740’s) dont l’histoire est contée en détail dans l’entretien que nous a accordé Violaine Cochard. Mais il faut tout de même en dire quelques mots, ne serait-ce parce que cet enregistrement trouve son point de départ dans l’envie de la musicienne d’immortaliser le timbre riche et brillant de l’instrument…
De l’opéra au clavecin, étonnantes transpositions baroques
Nous avions eu l’occasion de rendre compte, il y a quelques mois, du jeu virtuose de Catherine Zimmer au sein de l’ensemble Salamandre dans une petite église du sud de la Corse. La plupart des pièces jouées étaient reprises d’un enregistrement récemment paru sous le label Encelade…
Charmant trente-deux pièces, lumineux, à revisiter au plus vite
Les souvenirs d’amour, nous dit Proust, ne font pas exception aux lois générales de la mémoire, elles-mêmes régies par les lois plus générales de l’habitude. Ceux qui nous reviennent le plus souvent finissent par perdre un peu de leur force. Gageons qu’il en va de même des souvenirs des chefs d’œuvre chez les passionnés de musique.
Première en milieu tempéré
Histoire personnelle ou oreilles sensibles, manque d’ambition ou gros doigts boudinés : les excuses ne manquent pas pour expliquer chez la plupart des gens cette incapacité à parcourir gracieusement les touches d’un clavecin de caractère. Pour bon nombre d’entre nous, les doigts ne savent se promener qu’au fil des bacs de disquaires, sautant avec souplesse de tranche en tranche.
Curarum Levamen
Une pochette au graphique minimaliste (un bel homme sur fond rouge, cela ressort très bien), la promesse de sonates écrites pour clavecin exécutée sur un piano moderne japonais… voilà de quoi intriguer le ou la mélomane qui furète dans les bacs à la recherche de disques baroques classiques, s’il n’est pas déjà un inconditionnel du pianiste…
Des tuyaux sur l’opéra ramiste
UGAB. Eh non, il ne s’agit pas du DVD de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance mais bien du nom biblique de ce drôle d’instrument, magnifique, tonitruant, haut perché et mal aimé qu’est l’orgue d’église.