Mozart a-t-il des ailes ? (Mozart Requiem, Notre-Dame-de-Paris, 23/09/2014)
C’est une bien paisible lutte qui s’engage, pour le ciel, à Notre-Dame-de-Paris. Humilié par la hauteur des voutes, écrasé par le poids du sens qu’on a patiemment construit à leurs pieds, l’Homme se débat en sifflotant. Il a pris aujourd’hui les traits de Mozart. Derrière ce masque il n’a pas fini son ouvrage, comme sa légende aime à le répéter.
Coup de foudre (Mozart, Finta Giardiniera, Concert d’Astrée – Lille, 27/03/2014)
La Finta Giardiniera, oeuvre de jeunesse de Mozart (il avait alors dix-huit ans) créée à Münich en 1775, est peu fréquemment représentée sur les scènes françaises. C’est donc avec une gourmandise emprunte de curiosité que votre serviteur se préparait à assister à cette représentation, fruit des efforts conjoints des opéras de Lille et de Dijon.
Sublime Clémence (Mozart, Clemenza di Tito – Kazem Abdullah, John Fulljames – Nancy, 06/05/2014)
La Clémence de Titus, K.621 est un opera seria avec récitatifs et airs, en deux actes composé par Wolfgang Amadeus Mozart en 1791, sur un livret en italien de Caterino Mazzolà d’après Metastasio inspiré du Cinna de Corneille. Cet opéra a été créé le 6 septembre 1791 au Théâtre des Etats (en tchèque : Stavovské divaldo) à Prague, à l’occasion du couronnement de Léopold II comme Roi de Bohème…
Fraîcheur (Mozart, Apollon et Hyacinthe – Les Folies Françoises, van Parys – 08/03/2014)
Ceux d’entre nous qui ont ânonné la lecture de la Guerre des Gaules en vue d’interminables versions peuvent mesurer la gageure qui consiste à chanter un opéra en latin ! Certes me direz-vous, les cantates témoignent que le latin peut être enveloppé avec panache, mais comment libérer l’expressivité indispensable à l’opéra dans cette langue dont on ne connait au mieux que des prononciations restituées ou fantaisistes…
Mozart Transfiguré
Après les Messes et les drames, Danaüs prévu et le Vésuve bientôt débordant ses laves vers Herculanum, le Palazetto Bru-Zane, dans son parcours passionnant de redécouverte et partage de la musique Française poursuit les incantations symboliques, cette fois-ci avec un coup d’éclat.
Les derniers feux des castrats
Le contre-ténor américain Bejun Mehta se produit assez rarement sur les scènes françaises, ce qui est bien dommage. De passage à Versailles pour nous offrir quelques airs extraits de son dernier CD “Che puro ciel”, il nous a livré un panorama instructif des airs pour catrats dans la seconde moitié du XVIIIème siècle,…
Jubilate (Julia Lezhneva, Il Giardino Armonico – Decca)
Mea culpa Julia. Nous avons laissé de côté cette parution, sur un coin d’étagère, après une première écoute très partielle qui ne nous avait pas convaincus, en particulier l’ouverture du disque, avec les rodomontades nerveuses et excitantes mais bien vaines du “In Furore”, dévalant les doubles croches avec boulimie. Ca remue, ça secoue, mais une certaine fatuité superficielle nous a rebutés.
“Les maîtres de musique”
Après l’édition de l’an passé, nous revoici à Lanvellec pour la fin de cette édition consacrée cette fois-ci consacrée aux maîtres de musique, mais qui ne délaissera pas la “folie” qui nous avait précédemment gagné. On y retrouve cette ambiance si particulière et terriblement difficile à transcrire, la magie des lieux que transcende la musique…
La dynamique des tubes
Lyon est une ville charmante, une sorte de petite Italie entre deux fleuves, et parmi les grandes attractions de cette métropole se trouve l’imposante masse de l’opéra. Avant elle aurait pu être une belle maison aux allures bourgeoises, tendue de soie et de velours, mais désormais elle ressemble à ces dames des villes qui s’habillent d’extravagances modernes…
Une Furie d’un royal épanouissement
Curieuse destinée que celle de Rossini, qui nacquit dans un XVIIIème siècle finissant où le baroque musical jetait ses derniers feux, désuets aux yeux de la plupart des contemporains. Il fut pourtant l’un des rares compositeurs du XIXème siècle (avec Berlioz, qui arrangea l’Orfée et Eurydice de Glück) à tenter de faire revivre la tradition baroque, à travers ses opéras seria (en particulier son Tancrède, et son Sémiramis).
Cosi… non fan tutti !
L’hiver s’acharne et insiste encore à s’accrocher aux branches nues des arbres de Versailles. Dans le vent qui pousse le train de Montparnasse aux contrées des Yvelines. Si Saint-Quentin-en-Yvelines en week-end prolongé ne ressemble pas aux destinations rêvées des vacanciers en goguette, son théâtre fait de cette cité de ferraille et de verre un point original dans la cartographie francilienne.
De l’Eros baroque au drame romantique
Deuxième pièce de la trilogie née de la collaboration avec le librettiste Lorenzo da Ponte, après Les Noces de Figaro (créées en 1786 à Vienne), Don Giovanni est assurément l’opéra de Mozart au message le plus ambivalent, puisqu’il autorise (au moins) deux lectures assez radicalement opposées.
Un sérail bien enlevé
Les circonstances de la création de l’Enlèvement au Sérail coïncident avec deux étapes importantes de la vie du jeune Mozart, qui va en quelques mois à la fois rompre avec l’archevêque de Salzbourg, et prendre la décision d’épouser Konstanze Weber. Ayant rejoint sur ordre son protecteur qui séjournait à la cour de Vienne au printemps 1781, Mozart devient rapidement la vedette musicale du moment de la capitale autrichienne.
Le sentier lumineux
Étrange paradoxe que celui de nos goûts et inclinations ! Car, étrangement, les baroqueux que nous sommes, avons souvent défendu une approche classicisante et traditionnaliste de Mozart, allant pour les opéras puiser jusque dans les mythiques archives des Fürtwangler, Krips, puis des Colin Davis ou des Solti.
“Là mi dirai di sì”
Airs de concert, d’opéras, duos, musique religieuse : visiblement Danielle De Niese a souhaité nous livrer à travers ce récital un panorama assez complet de la création vocale du divin Mozart. D’emblée, disons que le plaisir des oreilles est au rendez-vous, et le résultat convaincant malgré d’inévitables nuances.
Per l’Aquila, e per Mozart
C’est d’abord une aventure humaine (comme le dirait certaine chaîne culturelle) que conte Michel Stockhem dans les notes de programme, qui – avant les doctes considérations musicologiques – s’abandonne à l’anecdote d’un dîner de juillet 2009, quelques jours après que la terre eut engloutie une partie de l’Aquila…
Un Orient baroque à souhait
Mozart composa à 14 ans son premier opera seria, Mitridate. Créée au Regio Ducal Teatro de Milan le 26 décembre 1770 lors du carnaval, l’œuvre connut immédiatement le succès avec 21 représentations.
La Folle Journée revisitée
On ne présente plus Les Noces de Figaro du divin Mozart, chef d’œuvre musical transcrit de la pièce à succès de Beaumarchais par Lorenzo da Ponte. René Jacobs, à la tête du Concerto Köln, en a dirigé un excellente version il y a quelques années au Théâtre des Champs-Elysées, que BelAir nous propose maintenant en DVD.
La grâce de l’ineffable !
Alors que l’ère classique règne, annonciatrice de temps nouveau, et que la musique cherche de nouvelles formes, s’accompagnant d’instruments plus “modernes” tel le pianoforte, la fugue provenant de l’époque baroque tombée en désuétude connait un nouveau succès…
“Pentiti, scellerato !”
Inégal est le mot qui semble s’imposer après avoir visionné de cette nouvelle production du Don Giovanni. Il y a du bon, de l’excellent même, et il y a du déplaisant. Il y a d’abord et aussi du neutre. C’est dans cette catégorie que l’on est tenté de placer la mise en scène de Francesca Zambello, ni laide ni belle, souvent elliptique…