Rameau mis en Lumières (Bibliothèque de Versailles, 20/09/2014 – 03/01/2015)
e week-end, à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, la bibliothèque municipale de Versailles a dévoilé une exposition consacrée au compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764). Organisée dans le cadre des festivités de l’année Rameau en collaboration avec le Centre de musique baroque de Versailles, cette exposition est la première à ouvrir en cette rentrée…
“On vient, voyez les jeux, augmentez leurs attraits” (Rameau, Les Indes Galantes – La Simphonie du Marais, Hugo Reyne – Musiques à la Chabotterie)
Premier des six opéra-ballets de Rameau, Les Indes galantes se composent d’un prologue et de quatre entrées – et non actes – dont celle « Les Sauvages » fut ajoutée l’année suivant la création. Ce ballet héroïque, sur livret de Louis Fuzelier, s’inscrit dans la veine exotique du XVIIIème siècle…
Le service funèbre de Jean-Philippe Rameau (Capriccio Stravagante, Oratoire du Louvre, 17/09/2014)
Comme le tout peut parfois sembler bien supérieur à la somme des parties, certains concerts vous révèlent en direct toutes les raisons que vous auriez pu invoquer pour y assister. En voici quelques unes qui auraient suffit amplement : le lancement du nouveau festival Terpsichore, un concert parisien de ce véritable all-star qu’est le Capriccio Stravagante, le concours du Collegium Vocale pour qui la perfection paraît si souvent accessible.
Des nouveaux quatuors (Rameau-Telemann, Les Ombres, Ambronay, 13/09/2014)
Quand on s’imagine Telemann ou Rameau, on pense à des hommes immortalisés à leur âge avancé mais avec un génie éternellement jeune et innovant. Mettre en parallèle ces deux monuments de la musique ne manque pas de logique. Rameau et Telemann n’eurent que deux ans de différence d’âge et composèrent sensiblement jusqu’à la fin de leur vie.
Utmiutsol contre Uremifasolasiututut
En 1748 paraissent Les Bijoux indiscrets, œuvre romanesque anonyme. Elle consiste en une succession de petites saynètes d’une Afrique imaginaire, traitées sur le mode ironico-comique, un peu à la manière des Lettres Persanes de Montesquieu, la légèreté en plus. En effet, première œuvre romanesque de Diderot (genre alors peu considéré), les Bijoux indiscrets sont également une œuvre de divertissement, avec des passages licencieux.
« De la Mécanique des Doigts » (Intégrale Rameau – Baumont – Loreley)
Un certain vertige. Les Lumières semblent prises du vertige de l’esprit et du savoir mêlé à celui du plaisir des sens. Ainsi débute l’avant-propos du livret de cette intégrale, de la main même d’Olivier Baumont. On attendait dès lors l’artiste au tournant de cet abandon vertigineux. On s’apprêtait avec envie à une divine ivresse… la déconvenue n’en est que plus brutale.
Au royaume de Marilyn (Platée – Les Talens Lyriques, Rousset – Strasbourg, 13/06/2014)
Platée occupe une place à part dans la production de Rameau ; il demeure une référence dans le trop rare genre comique au sein du répertoire lyrique français, voire de l’opéra en général. Le raffinement et la densité de l’orchestration ramiste y accompagnent sans retenue les déchaînements les plus triviaux de la pauvre nymphe, dans une farce hénaurme, qui parodie avec verve et ironie tout autant la classique tragédie-lyrique que les scènes de genre en vogue en cette première moitié du XVIIIème siècle.
Lully et Rameau au coin d’une rue
Il arrive que parfois la topographie fasse bien les choses. Et l’on se prend ainsi à remarquer que deux de nos grands compositeurs de tragédie lyriques, qui s’affrontèrent au-delà de la mort par leurs partisans interposés en une querelle aussi vaine que passionnante, se côtoient désormais au hasard des angles parisiens, en bonne compagnie puisque chaperonnés par Monsieur de Louvois.
Ombres et lumières (La Partenope, Opéra national de Lorraine, 19/05/2014)
L’Association de Musique Ancienne de Nancy (AMAN) permet d’assister à un concert d’un ensemble particulier – l’Orchestre baroque de Mexico La Partenope –, organisé à l’initiative des rencontres musicales de Saint Ulrich avec le soutien du FONCA et de l’Institut culturel mexicain.
Présent des dieux (Rameau, Castor & Pollux – Pygmalion, Pichon – Opéra Comique, 21/03/2014)
Pour ce Castor & Pollux que nous suivons de près, puisque nos lecteurs trouverons également la chronique du concert du lendemain plus convaincant au Grand Auditorium de Bordeaux, Raphaël Pichon, fidèle à sa série ramiste, s’attaque à Castor & Pollux dans sa version de 1754, plus resserrée dramatiquement, débarrassée de son Prologue, où l’intrigue est ramenée à son essence…
La Belle Mère amoureuse (Parodie d’Hippolyte & Aricie – Ensemble Philidor – Opéra Comique, 29/03/2014)
Comme de nos jours, la parodie était au XVIIIème siècle le signe d’un indéniable intérêt des contemporains pour l’oeuvre originale. La parodie musicale avait en outre la vertu de rendre accessible à un plus large public les productions commandées pour l’Académie royale de Musique ou la Cour.
Haut en couleurs (Rameau, Castor & Pollux – Richter, Pygmalion, Pichon – Bordeaux, 22/03/2014)
Dans le cadre de l’Année Rameau, les concerts et représentations consacrés aux œuvres du musicien dijonnais fleurissent, et ce foisonnement compense un peu la rareté de leur programmation dans les salles françaises. Après les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour ou encore Platée, c’est une version de concert que l’Ensemble Pygmalion avait conçue,…
Fashion victim (Rameau, Platée – Agnew, Beekman, Kermes, Christie, Carsen – Opéra Comique)
C’est à une relecture d’une efficacité endiablée, maîtrisée, un brin cynique, renouant avec la nature satyrique du livret que Robert Carsen s’est attelé. Exit la grenouille des marais et de ses facéties auxquelles nous nous étions habitué, Carsen revient aux sources du livret…
Le mariage pour tous !
Pour se marier il faut être deux, et de nous jours il est impensable de ne pas faire un mariage dit d’amour. Il est curieux qu’au XVIIIème siècle l’alliance de l’hymen et de l’amour n’existe que dans l’allégorie et les feux follets mythologiques de la scène.
Bien sûr, ce n’est pas la Seine
Dans le cadre de son cycle consacré aux fleuves, la Cité de la Musique offrait l’autre soir un programme consacré à la Seine, vue de France et d’Italie, à travers des œuvres du rare Colin de Blamont, et du plus illustre Vivaldi (mais dont la sérénade La Senna festeggiante ne figure pas au palmarès des morceaux les plus connus du Prêtre Roux…).
“L’Itinéraire”
Comme le veut la tradition c’est Ton Koopman qui ouvre à l’orgue l’itinéraire en tant que tel, ce parcours musical autour duquel le festival a grandi au fil des années. Variant les jeux avec bonheur dans le Ballo en sol de Sweelinck il va nous conduire sans heurts jusqu’à la lumineuse Bergamasca en Sol majeur de Frescobaldi
L’année Rameau, ce devrait être tous les ans.
1735. Pour beaucoup, ce n’est qu’une date. Pour certains mélomanes, c’est l’année d’Alcina et d’Ariodante. Pour d’autres, c’est l’année de naissance de Johann Christian Bach. Pour quelques-uns, enfin, c’est l’année des Indes galantes. Jean-Philippe Rameau a 52 ans, c’est son deuxième opéra.
Lorsque le Baroque et l’Opéra se donnent la main : le Grand Motet resplendit !
Le langage du théâtre musical à été importé à la Chapelle Royale de Louis XIV et Louis XV par les plus grands compositeurs, après les exemples de Michel Delalande. Les Grands Motets sont des pièces d’apparat et de faste. Le programme proposé par Jean-Marc Andrieu permet de goûter les saveurs riches et variées du dernier maître de la tragédie lyrique.
De Chambonnières à Rameau
Skip Sempé n’arrivait pas en terrain conquis : il remplaçait Bertrand Cuiller. Grâces lui soient rendues d’avoir accepté et d’avoir proposé un programme riche et varié où se croisent encore les Couperin et Rameau, mais aussi Chambonnières, Forqueray, d’Anglebert et même Luigi Rossi.
Les angles et les courbes
L’art de la prise de son est un art difficile et un peu ingrat : quand elle est réussie, on n’y prête guère attention — à moins qu’elle ne soit franchement exceptionnelle — mais quand elle est ratée, toutes les fautes lui reviennent. C’est que, l’on peut gâcher un disque avec une prise de son peu convaincante…