Rédigé par 20 h 48 min CDs & DVDs, Critiques

Rendons à Cesare ce lui appartient

Ces Mélodies musicales pour voix et instruments datent des années 1621, et portent en elles tout le faste vénitien, bien qu’écrites pour la cour de Munich. Elles alternent des concerts spirituels de 1 à 5 voix avec des 14 pièces instrumentales d’une facture charmante. Le cornet s’y voit attribuer des parties extrêmement virtuoses que Jean-Pierre Canihac restitue avec aisance.

Giovanni Martino CESARE (c. 1590-1667)

Melodie per voci et instrumenti

 

Guillemette Laurens, Marie-Claude Valin (sopranos)
Jean-Louis Cormoretto, Jean-Yves Guery (altos)
John Elwes, Bruno Botterf (ténors)
Bernard Fabre-Garrus, Yves Berge (basses) 

Les Sacqueboutiers de Toulouse, dir. Jean-Pierre Canihac

76’22, Accord, 1996.

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Ces “Mélodies musicales pour voix et instruments” datent des années 1621, et portent en elles tout le faste vénitien, bien qu’écrites pour la cour de Munich. Elles alternent des concerts spirituels de 1 à 5 voix avec des 14 pièces instrumentales d’une facture charmante. Le cornet s’y voit attribuer des parties extrêmement virtuoses que Jean-Pierre Canihac restitue avec aisance. Les contemporains considéraient que le son de cet instrument était proche de la voix humaine par ses nuances et sa tessiture. En voici l’éclatante preuve. Le reste des Sacqueboutiers est à l’avenant, privilégiant des cuivres moelleux, d’une justesse remarquable, loin des habituels trombones pétaradants. On saluera également le violon de François Fernandez reconnaissable à son jeu alangui et qui participe au climat doux et lumineux de l’enregistrement. Les solistes constituent avant tout une équipe homogène, dont les voix se marient avec grâce, soucieux de dialoguer entre eux. On distingue en particulier Guillemette Laurens et son habituelle élégance du phrasé. La clarté de ses aigus et son art du chant font oublier une projection un peu plate. Les 2 ténors John Elwes et Bruno Botterf livrent une interprétation simple et fervente, avec un timbre légèrement nasillard.

Ce qui frappe dans ce programme aujourd’hui réédité sous une jaquette hideuse (type Centre Pompidou), c’est avant tout l’ampleur sonore, la richesse des timbres, la flamme qui s’en dégage. En plein hiver, ce concert est de ceux qui attire irrésistiblement nos âmes transies qui viennent s’y réchauffer.

Alexandre Barrère

Technique : enregistrement ample et rond

Étiquettes : , , Dernière modification: 11 juillet 2014
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