Star wars : a new Hope
On nous pardonnera le jeu de mot facile et de bas étage. Mais à l’instant où nous prononçons le nom de Daniel Hope, nous imaginons déjà une partie de nos lecteurs, la bouche en cœur, soulevant un sourcil étonné à l’idée de trouver ici ce violoniste talentueux, élève de Menuhin, bien plus célèbre pour ses incursions chez Beethoven ou Mendelssohn que dans la Sérénissime du Prêtre Roux.
Le triomphe de la jeunesse
Encore des concertos pour violon de Vivaldi !, vous direz-vous. Il est vrai que la Prêtre Roux fut un compositeur si prolifique et si cohérent dans son style que rien ne ressemble apparemment plus à un concerto pour violon vivaldien qu’un des Les mauvaises langues, déjà à l’époque, ricanaient de cette constance qui virait à la production de masse et à la re-utilisation de segments mélodiques jusqu’à ce qu’ils s’usent jusqu’à la trame.
Janine ou l’archet qui brille
Il y a quelque chose de lumineux et de gai dans l’archet (moderne) et le violon de Janine Jensen. Une clarté et une précision paradoxalement mêlées de laisser-aller, comme si l’artiste s’apercevait avec surprise que sa lecture était conforme à ses pensées. Le timbre est transparent sans être totalement lisse, les articulations bien choisies.
Le Crépuscule des Dieux
Oh là là ! A la première écoute, on se demande si c’est bien Monica Huggett qui joue : elle que l’on a connu si légère avec Ton Koopman, radieuse avec Manfredo Kraemer… La violoniste traverserait-elle une crise de déprime ?
Un archet bondissant
Oui, on les a entendu mille fois, ces concertos pour violons de Bach. 1043, le concerto pour 2 violons, 1041 et 1042, les deux autres concertos pour violon seul. Ah, 1060 ? Il s’agit de la reconstitution hasardeuse d’une œuvre disparue que l’on connaît par sa transcription pour clavecin. De quoi remplir décemment le timing du disque.
La redécouverte de Francoeur
Cet enregistrement est particulier à plus d’un titre : d’une part, il permit de faire redécouvrir l’œuvre de François Francoeur, compositeur de talent à la croisée de Corelli, Montéclair et Leclair ; d’autre part, on retrouve encore au sein de l’Ensemble Ausonia la regrettée Sophie Watillon…
Avoir un quatre à sec
Les œuvres sont belles, on y sent l’Italie et sa lumière, ses charmes et ses sourires. Hélas, Reinhardt Goebel arrive avec son habituelle précision, et sa légendaire sécheresse. Les aqueducs se bouchent, les fleurs se fanent, le soleil disparaît.
Une élégance virtuose
Ah, quel séducteur que ce Fabio Biondi, malgré une photo de jeunesse peu réussie dans le livret ! D’accord, le violon sonne un peu maigrelet dans les aigus, mais la douceur du phrasé, la facilité dans les ornements, le caractère spontané et volontaire du jeu du violoniste forcent toujours l’admiration.