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Cinéma : Double chemise pour Charles Ier

Après l’Extase et l’Agonie que nous vous suggérions précédemment, duel entre le Pape Jules II et Michel-Ange autour des échafaudages du plafond de la Sixtine, voici un affrontement autrement plus mortel, celui d’Oliver Cromwell et de Charles II.

Cromwell

Réalisateur et scénariste : Ken Hughes
134 minutes – Royaume-Uni (1970)

Richard Harris : Oliver Cromwell
Alec Guinness : Charles Ier d’Angleterre
Robert Morley : Edward Montagu, 2nd Earl of Manchester
Timothy Dalton : Prince Rupert du Rhin
Michael Goodliffe : Solliciteur général
Jack Gwillim : Byron
Nigel Stock : Sir Edward Hyde

“Remember me !”

Après l’Extase et l’Agonie que nous vous suggérions précédemment, duel entre le Pape Jules II et Michel-Ange autour des échafaudages du plafond de la Sixtine, voici un affrontement autrement plus mortel, celui d’Oliver Cromwell et de Charles II. Certains reprocheront son manichéisme et ses arrangements avec les livres d’histoire à Ken Hughes, qui transforme et condense les complexes évènements de la révolution anglaise, en une lutte de la démocratie protestante contre l’absolutisme catholique (guerre froide oblige ?). Certains se révolteront également contre le paradoxe d’un Cromwell passant son temps à hurler d’un air inspiré et charismatique, alors que le flegmatique Alec Guiness se contente de bégayer (défaut véridique du Roi) avec dignité, pour ne s’emporter que dans une scène mémorable où il passe un savon au Prince Rupert (Timothy Dalton) aux piètres talents militaires. En parlant de combats, si Marston Moor (1644) n’apparaît pas, la Bataille de Naseby doit, quant à elle, se plier aux contraintes du scénariste, et voir la défaite de troupes royales empanachées, arrogantes et supérieures en nombre face à quelques robins des bois tactiquement géniaux. La réalité fut bien différente avec New Model Army des parlementaires près de 2 fois mieux fournie, et mieux équipée, que les tenants des prérogatives du trône…

Pourtant, le soin apporté aux costumes et décors, la photographie attentive, la narration efficace et surtout le talent des acteurs font de ce Cromwelll’un des films les plus réussis sur la période, bien plus profond que les coucheries plus récentes de To kill a King, en dépit du message anachronique sur l’émancipation démocratique.

A.E.

Étiquettes : Dernière modification: 30 décembre 2013
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