Luth et approuvé
Après la version d’Hopkinson Smith d’un optimisme dansant (Naïve) au sujet de laquelle nous avions en quelques lignes fait connaître notre admiration, le jeu sympathique mais moderne de Boels (Calliope) chroniqué par notre consœur ce mois-ci nous a conduit à nous replonger dans notre discothèque pour en exhumer cet enregistrement remarquable et trop peu distribué.
Une superproduction Cleopâtre : après Liz Taylor, Danielle de Niese
Tout a sans doute déjà été dit à propos de ce Giulio Cesare désormais d’anthologie. Voilà le spectacle qui a lancé la jeune soprano américaine Danielle de Niese, la soprano qui danse. Voilà le spectacle qui a démontré de manière éclatante que le respect du drame historique n’équivalait pas à une succession pompeuse et statique de tableaux soporifique
Un médaillé olympique
À sa parution, en 2000, une pluie de récompense tomba sur cet enregistrement : Prix International du disque Cannes Classical Awards 2001, 13ème Grand Prix du disque de l’Académie Charles Gros, Recommandé par Classica-Répertoire, Choc du Monde la Musique, Diapason d’Or, et 5/5 dans Opéra International.
Que l’encens et les jeux rendent hommage à la déesse !
Alternent dans ce programme consacré à la cantate française du début du Siècle des Lumières deux œuvres relativement connues de Clérambault, et deux cantates rares de Courbois et Colin de Blamont. Voici donc, Campra et Pignolet de Montéclair excepté, un excellent aperçu de ce genre souvent considéré comme ingrat, louvoyant entre deux écueils…
Une interprétation révolutionnaire pour l’un des plus beaux opéras italiens de Händel.
Marc Minkowski, que l’on connaissait pour sa réussite dans le domaine de l’opéra français (Rameau, Lully…), se lance donc dans l’aventure handelienne avec sa fougue et son énergie habituelles. Les interprètes sont remarquables dans l’ensemble : Anne Sophie von Otter est tour à tout radieuse et pathétique, Lynne Dawson chante avec naturel et grâce…
Les fruits de la Passion
Georg-Philipp Telemann, contemporain de Bach, a été un compositeur des plus prolifiques de son temps. On lui doit pas moins d’une quarantaine d’opéras (peu enregistrés mis à part l’Orpheus sous la baguette de René Jacobs), 46 passions pour les offices de Hambourg, 12 cycles annuels de cantates, de nombreux oratorios, et une pléthore d’œuvres instrumentales.
Plus doux que les roses…
Vous aurez bien du mal à trouver ce disque, au minutage d’ailleurs assez chiche (33-tours oblige), mais c’est une petite merveille de musicalité et de délicatesse. Si Paul Esswood n’a jamais pu maîtriser ce vibratello constant qui le caractérise, il a réussi à transformer ce handicap en grand art.
A pleins tubes
Vous cherchez la version de référence de ces deux œuvres archi-connues ? Inutile de porter vos oreilles plus loin, car depuis 20 ans, personne n’a réussi à égaler le naturel de cette interprétation. On a vu des Gloria plus endiablés, des Stabat plus starlette, des voix plus puissantes, des orchestres plus rythmés.
Domine salvum fac regem ! (Dieu sauve le Roi !)
On a trop souvent considéré le Grand Motet versaillais comme un genre lourd et pompeux, où les trompettes le disputaient aux timbales pour la plus grande joie des courtisans blasés. Rien ne saurait être plus réducteur, comme Hervé Niquet le démontre dans cette quasi-intégrale des Grands Motets du Florentin (il y manque malheureusement le Jubilate Deo).
Un oratorio politique
Pour un oratorio, Sedecia a tout de l’opéra. L’absence de choeur, les innombrables airs de bravoure, l’ambiance martiale puis pathétique de l’oeuvre confirment ce que laissait pressentir une partition aux timbales et trompettes rutilantes. Gérard Lesne est au mieux de sa forme et se taille la part du lion avec son incarnation magnifique du rôle-titre. A ses côtés, les autres solistes se surpassent. On remarque notamment les débuts prometteurs du très jeune Philippe Jaroussky, sans citer les belles performances de Peter Harvey et Mark Padmore, habitués de ce répertoire et toujours aussi excellents.
Sublime !
Enfin, aurait-on eu envie de dire, car l’Orfeo n’est pas une œuvre facile d’accès au public non italianisant : comme pour tout opéra inscrit dans le drame et dans la parole, il faut en comprendre le texte ; or comprendre le texte dit avoir les yeux rivés sur le livret pendant l’écoute, ce qui est loin d’être idéal. Le DVD est souvent un moyen adéquat d’avoir la musique et le livret sous les yeux sans effort, avec en prime, quand tout va bien, le drame qui se déroule réellement sous nos yeux, comme si on y était.
Dear pretty youth…
Pour changer un peu des contre-ténors (incontournables Alfred Deller ou Paul Esswood, par exemple), voici un double coffret qui nous propose la réédition économique de nombreuses Chansons de Purcell, et d’extraits de ses musiques de Scène, notamment le lamento de Didon. Hélas, comme c’est le cas dans cette collection, le livret est absent, mais cela n’empêche pas d’admirer le timbre diaphane et cristallin de Nancy Argenta dans l’un de ses enregistrements les plus aboutis.
Divinement timbrée !
Certains de nos collègues n’aiment pas Margaret Price, dénonçant un timbre d’une platitude dramatique absolument confondante, une émission aux reflets légèrement métalliques, qui a l’air de se gargariser de sa supposée beauté.