Une douceur rare (Laudarium : chants de dévotion populaire en Italie au XIVe siècle – Arcana)
Ce coffret regroupe deux disques consacrés à laudes : le premier concerne des chants de dévotion mariale, pratiqués en Italie au XIVème siècle par des membres de confréries laïques, indépendamment de la liturgie ecclésiastique, et le second, laudes directement tirées ou non de la Legenda Sanctorium appelée également la Legenda Aurea…
« Par Dieu ! Dame ! bien peu nous jouissons d’amour !…» (Trobar et Joglar, Alla Francesca, AgOgique)
Alors que notre société tend à faire que chaque personne soit spécialisée dans un domaine de pointe, celle du Moyen-âge encourageait la polyvalence. Loin de notre système cartésien et normatif, et bien avant l’âge d’or de l’Humanisme, les poètes pouvaient aussi être compositeurs, parfois même chanteurs et instrumentistes ; ils étaient à la fois artistes et artisans.
Entretien avec Anatoly Gridenko, gambiste
Entretien avec Anatoly Gridenko, gambiste, chef du Chœur du Patriarcat russe. Sitôt le concert terminé, nous profitons d’un moment privilégié en compagnie d’Anatoly Gridenko, dans sa logette. Bienveillant et détendu, le chef du Choeur du Patriarcat russe, qui a notamment enregistré une série d’œuvres liturgiques russe du Moyen-âge au XVIIe siècle chez Opus 111, nous livre quelques pensées sur ce répertoire hélas encore trop méconnu de nos occidentales oreilles…
Pierre Certon, évidemment.
Pierre Certon, évidemment. Le Pierre Certon qui envahit nos discothèques et inonde insolemment les programmes de concerts. Celui dont les oeuvres vocales ont fait s’époumonner toutes les générations de chanteurs depuis le seizième siècle.
Un style fantastique
Certains comme moi se souviennent dans un lointain manuel d’histoire-géographie de lycée avoir aperçu une miniature médiévale où deux hommes, qu’on imagine aisément amis ou du moins complices, jouent aux échecs. L’un est maure, l’autre chrétien.
Diabolus in claritudo
Sous-titré Chansons et polyphonies des Dames trouvères, c’est à la découverte des chansons de trouvères (la version d’oïl des troubadours, il va sans dire) féminines que nous sommes conviés à travers ce petit bijou des Diabolus in Musica.
Ballade initiatique
Après des Sarcasmes sacrés quelque peu décevants, Arcana réédite à l’approche d’un nouveau printemps l’enregistrement de Ballades médiévales de l’Italie du Nord qui témoignent, à l’aube du Quatrocento, de l’émergence d’un nouveau style musical, l’Ars subtilior.
« …ainsi éviteras-tu qu’à la disgrâce s’ajoute le sarcasme » (attribué au Cardinal Mazarin)
Le Moyen-âge reste pour la plupart le reflet distant d’une époque obscure et lointaine, peuplée de dragons cracheurs de feu, de châteaux forts balayés de courants d’air et de moines tonsurés. Vêtus d’une grosse bure, on se les imagine penchés durant toute la journée sur de vieux manuscrits qu’ils recopient pieusement afin d’en assurer la perpétuation.
Tarantelles, Gagaku, Kabuki, istanpite et berceuses…
Prévenus par la rédaction en chef au début du mois qu’en choisissant de s’intéresser à Mediterranea, nous ne serions pas confrontés à une musique qui nous était familière, nous avons témérairement fait fi des avertissements. Et en effet, dès les premières notes de ce nouvel enregistrement d’Alla Francesca, nos oreilles intriguées ont été très surprises.
Balade sur la mer salée
Voilà un disque qui rappelle la collection Les Chants de la Terre de chez Alpha, un disque où l’auditeur oublie rapidement la distance temporelle avec ces chansons du XIIème siècle pour se concentrer sur les rythmes entraînants et les paysages qui défilent.
Beau, agréable mais… ennuyeux
On pourrait s’attendre, à la lecture du titre principal Chansons de l’Escorial, à un répertoire avec lequel nous ont familiarisé Jordi Savall et son équipe, un répertoire proprement espagnol. Pourtant, la liste des pistes nous laisse entrevoir des titres en italien, en français et seulement un en espagnol, qui semble d’ailleurs justifier le sous-titre…
Aimantes religieuses
En 1349, alors que la Peste Noire s’abat sur l’Europe répandant ses linceuls et sa pourriture, il est décidé à Tournai qu’une messe cum nota (chantée) sera interprétée quotidiennement. Ainsi, un clerc et cinq chantres se rassemblaient, au matin, dans la partie sud du transept…
Danse avec les fous
Peu de témoignages de musique instrumentale médiévale d’avant l’apparition de la polyphonie nous sont parvenus. En outre, le système de notation de l’époque, qui ne mentionne souvent que les hauteurs de sons mais non leur durée, laisse une très grande marge d’interprétation.