Tartinons…
Il y a certaines occasions où l’on voudrait se laisser convaincre et céder aux promesses de ce programme assez original que Chiara Banchini nous propose. Confortablement calée dans un fauteuil, l’opulent coffret entre les mains, on se prend à feuilleter les pages de l’épais livret, qui contient les œuvres poétiques desquelles Tartini s’est inspiré, ainsi qu’une belle iconographie picturale.
Toilettage réussi de concertos mille fois interprétés, dévoilement d’œuvres encore méconnues…
Après le décapant Harnoncourt (Teldec), les échevelés Italiens (les deux versions de Biondi ou Il Giardino Armonico), revoici les Quatre Saisons, encooore les Quatre Saisons… ? La violoniste Amandine Beyer, responsable de cette nouvelle relecture, concède elle-même que cette œuvre fut l’une des plus enregistrées de Vivaldi…
Lorsque j’entends ce prélude de Bach…
De cette nouvelle parution de la maison de disques Calliope, d’aucuns penseront qu’il s’agit d’un énième enregistrement des Suites pour luth de Bach. Certes, mais celui-ci mérite qu’on fasse plus que d’y prêter l’oreille, pour en apprécier tous les contours et les raffinements.
Douceur italienne dans les brumes londoniennes
Un choix de six concertos, composés par un Italien installé à Londres dès 1714, interprété par un ensemble britannique, et enregistré… sur des instruments d’époque, voilà qui allume une étincelle gourmande, intéressée et un peu nostalgique dans l’œil du mélomane baroqueux averti !
Des châteaux en Espagne
Voici un enregistrement assurément rare et curieux, du moins pour nos oreilles francophones, issu de la dynamique créativité du petit label Verso, particulièrement investi dans la redécouverte du baroque espagnol et portugais.
Star wars : a new Hope
On nous pardonnera le jeu de mot facile et de bas étage. Mais à l’instant où nous prononçons le nom de Daniel Hope, nous imaginons déjà une partie de nos lecteurs, la bouche en cœur, soulevant un sourcil étonné à l’idée de trouver ici ce violoniste talentueux, élève de Menuhin, bien plus célèbre pour ses incursions chez Beethoven ou Mendelssohn que dans la Sérénissime du Prêtre Roux.
"Redouble les flammes et les feux, pour ce jour mémorable" (Acte I, scène 1)
CD événement, en luxueux digipack sous fourreau, et dont la gloire est troublée par la parution quasi simultanée du DVD choc du Cadmus & Hermione de Vincent Dumestre et Benjamin Lazar chez Alpha. L’Orfeo de Caccini s’inscrit dans le bouillonnant contexte de la naissance de l’opéra, dans cette trouble période de l’avant-Orfeo de Monteverdi, insuffisamment explorée.
Des profondeurs qui nous portent
Philippe Pierlot et son Ricercar Consort se proposent de nous faire découvrir la trop méconnue musique religieuse du XVIIe siècle allemand, et de nous faire entendre un programme portant sur les prédécesseurs de Johann Sebastian Bach (dont son oncle Johann Christoph, pour lequel JS avait de grands respect et admiration)…
Le triomphe de la jeunesse
Encore des concertos pour violon de Vivaldi !, vous direz-vous. Il est vrai que la Prêtre Roux fut un compositeur si prolifique et si cohérent dans son style que rien ne ressemble apparemment plus à un concerto pour violon vivaldien qu’un des Les mauvaises langues, déjà à l’époque, ricanaient de cette constance qui virait à la production de masse et à la re-utilisation de segments mélodiques jusqu’à ce qu’ils s’usent jusqu’à la trame.
Miroir, mon beau miroir…
Première question en voyant cette Psyché : mais où donc est passé Quinault, le fidèle comparse, le librettiste galant qui sombra dans la piété à la fin de sa carrière ? Et pourquoi Lully s’est-il acoquiné avec ce Corneille de l’Isle (Thomas Corneille) aux vers d’une indigeste indigence passant du niais bancal…
Stupeur ou tremblements ?
Il arrive parfois que des luttes fratricides déchirent la rédaction sur les mérites de tel ou tel enregistrement ou concert. C’est le cas ici. Et dans un souci de transparence totale, nous vous avouons que ces 5 Muses sont le fruit d’un difficile compromis entre les parties en présence.
L’Art du ballet
Jusqu’ici, le ballet de cour a peu intéressé les musiciens, à l’exception, notable, d’Hugo Reyne : il a en effet déjà donné un remarquable Ballet de Flore dès le volume II de sa collection “Lully ou le musicien du Soleil”, puis, dans le volume consacré aux musiques du mariage de Louis XIV, l’intégralité des deux ballets accompagnant les opéras de Cavalli représentés en France…
“Une corbeille de primeurs” (F. M. Sardelli)
Sous l’ombrelle de nouvelles découvertes, Federico Maria Sardelli nous convie à une plongée dans quelques-unes des pépites vivaldiennes ressuscitées depuis le lancement de la Vivaldi Edition en 2000. On y trouvera donc de nouvelles pièces désormais attribuées au Prêtre Roux provenant à la fois de la collection Foà-Giordano de Turin, et d’autres fonds européens.
Beau, agréable mais… ennuyeux
On pourrait s’attendre, à la lecture du titre principal Chansons de l’Escorial, à un répertoire avec lequel nous ont familiarisé Jordi Savall et son équipe, un répertoire proprement espagnol. Pourtant, la liste des pistes nous laisse entrevoir des titres en italien, en français et seulement un en espagnol, qui semble d’ailleurs justifier le sous-titre…
“Le bel âge d’or”
Des 5000 pages de L’Astrée, le lecteur moderne ne connaît souvent rien, et ignore même que ce nom d’Astrée est celui de la bergère. Il pouvait donc paraître téméraire de proposer un programme autour de ce roman. L’auditeur sera sans doute surpris de voir que plusieurs pièces ne tiennent que de manière un peu lâche au roman d’Urfé, et qu’il s’agit plus en réalité d’un disque d’airs de cour autour de L’Astrée que sur L’Astrée proprement dit.
Aimantes religieuses
En 1349, alors que la Peste Noire s’abat sur l’Europe répandant ses linceuls et sa pourriture, il est décidé à Tournai qu’une messe cum nota (chantée) sera interprétée quotidiennement. Ainsi, un clerc et cinq chantres se rassemblaient, au matin, dans la partie sud du transept…
Les déplaisirs de l'île enchantée
Durant l’année 1735, Haendel créa deux opéras inspirés de l’Orlando Furioso d’Arioste : Ariodante en janvier, et Alcina créé le 16 avril. Le livret d’Alcina constitue un remaniement anonyme de celui écrit par Antonio Fanzaglia pour l’opéra de Riccardo Broschi, L’isola di Alcina.
"Il n'y a pas d'endroit où se cacher chez Haendel" (R. Villazón)
Avec ce nouvel album, j’ai voulu me rapprocher de la musique du ténor baroque plutôt que d’en donner simplement l’interprétation d’un ténor lyrique.écrit Rolando Villazón dans les notes de programme qui précisent ensuite que Villazón a voulu entrer complètement – sur le plan musical, stylistique et philosophique – dans le monde de l’interprétation de la musique baroque sur instruments anciens..
Que d’eau, que d’eau !
On est toujours particulièrement exigeants avec les “tubes”. L’oreille, gorgée de références discographiques, de souvenirs de concerts, espère les délices d’une compagnie originale, personnelle, différente.