Les Menus Plaisirs du Roi…et le nôtre !
Les Archives Nationales nous gratifient jusqu’au 24 avril d’une magnifique exposition intitulée « Dans l’atelier des Menus Plaisirs du Roi – Spectacles, fêtes et cérémonies aux XVIIème et XVIIIème siècles ». Il s’agit d’un magnifique témoignage couvrant la période baroque, et particulièrement l’opéra et le ballet baroques, même si le dernier volet, consacré aux pompes funèbres, est un peu plus éloigné de nos préoccupations musicales…
“Je suis jaloux de tout ce qui te touche / De l’air qui si souvent entre et sort par ta bouche”
Le rideau se lève. Une demi-pénombre que vient à peine troubler la rampe et des herses de bougies, tournées vers les coulisses. Deux machinistes se tiennent, droits, écoutant le silence de la salle. Tendus vers eux, les écoutant aussi, nous les voyons tourner lentement les herses vers le fond de la scène.
Trois fois. Et la magie s’opère, délicatement.
« Boire de l’eau de framboise avec vous me comble »
C’est dans le cadre intime et flottant de la Péniche Adélaïde (un nom qui plairait à Nattier) que nous avons assisté à la reprise de La Veuve et le Grillon de Daniel Soulier, comédie baroque autour des airs de cours français, joute imaginaire entre une morganatique Madame de Sévigné et un Monsieur de la Fontaine on ne peut plus bon vivant.
« Ce fantôme de Richelieu, c’était Mazarin. Or, Mazarin était seul et se sentait faible. » (A. Dumas, Vingt ans après, Chapitre 1)
Il se lève lourdement, grogne, malmène son monde avec une légèreté malicieuse, réclame sa bassine et ses parfums. A 79 ans, Claude Rich jubile visiblement à se glisser dans la peau d’un génial moribond, vêtu d’écarlate. Car ce Diable Rouge, prélat venu d’Italie, Premier ministre mal-aimé de son vivant (les Mazarinades de La Fronde l’illustrent bien), perdu dans l’ombre de l’implacable Richelieu…
De l’éloquence du geste et de la parole
Comment résister à l’invitation que nous lance Jean-Denis Monory d’aller assister à une comédie baroque, dans un théâtre baroque avec gestuelle et déclamation baroques ? C’est chose difficile, d’autant plus que ces occasions-là ne courent guère les rues parisiennes…