Sacré Erlebach !
Voici une addition bienvenue à cette période trop peu connue de la musique baroque allemande de l’avant-Bach. Comme si l’imposante stature du Cantor avait éclipsé tous ses prédécesseurs, reléguant Buxtehude, Schelle, ou ce brave Erlebach à un coin sombre de postérité.
Un vent de fraîcheur
Alors que Danielle de Niese retrouve en ce moment même (jusqu’au 7 février 2008) son rôle fétiche de Cléopâtre à la Monnaie de Bruxelles, Decca nous gratifie d’un joli récital consacré uniquement à des airs italiens et anglais de Haendel. On y retrouve d’emblée ce qui a charmé des milliers d’auditeurs depuis ce Giulio Cesare de Glyndebourne (DVD Opus Arte)…
Le raffinement des mélodies selon Jean-Marie Leclair
A une époque où la musique vocale dominait, sous l’impulsion de cercles favorables à l’émancipation de la musique instrumentale qui entreprirent des concerts publics, et sous l’influence des genres italiens tels le concerto et la sonate, le violon – jusqu’alors instrument de baladin ! –, put convenir de façon nouvelle au goût français.
Des nocturnes qui feraient oublier Chopin
Voilà hélas le fruit d’une moyenne arithmétique qui perd dès lors tout son sens. Comment juger un programme disparate qui alterne les trois sublimes Nocturnes pour les Défunts de Porpora avec des concertos de type vivaldiens somme toute assez convenus, importuns qui ôtent la magie du chant, et choquent par leur caractère entièrement profane ?
Du Palais des Doges à Topkapi…
Le 29 mai 1453, en fin d’après-midi, vers la Porte Saint-Romain rebaptisée ensuite Porte du Canon (Topkapi en turc), les troupes du jeune sultan Mehmet III envahissent Constantinople après 2 mois de siège. Sainte-Sophie est convertie en mosquée, le Palais de Topkapi érigé sur une éminence dominant le Bosphore. Mais que sait-on aujourd’hui de la musique interprétée au XVIIème dans ces salons magnifiques, couverts de céramiques bleutées ?
Le triomphe d’Alexandre
On pourrait presque dire qu’Alessandro Scarlatti est à la cantate ce que Graham Bell est au téléphone. Car c’est sous sa plume et très prolifique que se stabilise la forme de la celle-ci avec ses récitatifs et ses airs da capos étendus. Gérard Lesne et Il Seminario Musicale effleurent dans ce disque à peine 1/100ème de sa production : 6 cantates sur 600 donc – quoiqu’ Edwin Hanley en recense même 783 entre 1688 et 1725 -, principalement pour voix seule, avec un faible pour les tessitures de soprano et d’alto.
Belle marquise, vos yeux me font mourir d’amour…
Cet enregistrement figure ici avant tout pour sa valeur historique : il s’agit en effet du premier disque du Concentus Musicus Wien, enregistré en 1963. Pourtant, les qualités musicales n’y font pas défaut.
Tourbillon de notes et de sentiments
Combien de versions des Quatre Saisons existe-t-il au juste ? De Nigel Kennedy aux allures de rock-star à Herbert Von Karajan dont le jeu langoureux ressemble davantage à du Schubert qu’à du Vivaldi, presque tous les grands chefs s’y sont essayés et aucun n’a réussi à vraiment imposer sa version comme l’ultime interprétation de ces concertos de l’opus 8…
Rêvons sans cesse…
Que l’auditeur curieux ne se laisse pas rebuter par le titre racoleur du disque, et le calambour douteux de l’article. En effet, Nous tenons là un véritable chef d’œuvre… Ma route croisa celle de ce compositeur inconnu, au langage parfois teinté des audaces monteverdiennes, dans le récital des Lamenti Barocchi vol. 1 de Sergio Vartolo (Naxos).
La musique, soleil du règne de Louis XIV
Après Louis XIII, poursuivons notre chronique de la savante série éditée par Mardaga pour le compte du Centre de Musique Baroque de Versailles, avec l’ouvrage consacré à la musique au temps de Louis XIV. La courte introduction de Jean Duron restitue d’entrée le contexte complexe et les exigences de la musique à l’époque du Roi-Soleil. Rarement dans son histoire la musique aura été autant liée au pouvoir…
Un annuaire daté mais indispensable aux discophiles
Ce gros livre est désormais de nouveau disponible, après avoir été épuisé pendant longtemps. Malheureusement, il n’a pas été mis à jour et les enregistrements recensés vont seulement jusqu’en 1992, ce qui représente un handicap important quand on sait la vitalité de la production discographique baroque de ces dix dernières années…
Tous les matins du monde sont sans retour
En octobre 2007, après une première édition depuis longtemps épuisée, Tous les Matins du Monde reparaît en DVD dans les bacs, dans une édition limitée comprenant le film, l’interview du réalisateur, un mini making-of, la bande-annonce et la bande-originale du film. Retour sur un succès inespéré, et un des plus beaux long-métrage jamais consacré à la musique baroque.
"On m’appelle Louis le Juste, monsieur de Tréville, et tout à l’heure, tout à l’heure nous verrons." (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires)
Jean Duron, directeur de la recherche au Centre de Musique Baroque de Versailles, a réuni pour le plus grand plaisir des musiciens et amateurs de musique baroque plusieurs séries de textes écrits par des auteurs spécialistes dans des disciplines variées (musique, danse, scénographie, histoire et histoire de l’art…). Chaque série de textes est regroupée dans un ouvrage Regards sur la musique…
Le clavecin français ne s’arrête pas à Couperin !
Bon, posez-vos cartables, et sortez vos stylos. L’interrogation surprise portera sur le sujet suivant : Le clavecin français après Couperin et Rameau. Question numéro 1 : citez quatre compositeurs de clavecin du siècle des Lumières.
Vous relevez la tête, et vous apercevez la mine désemparée de vos élèves qui n’ont pas lu l’excellent livre de Jean-Patrice Brosse, ou écouté les enregistrement du même interprète chez Pierre Verany…
De l’éloquence du geste et de la parole
Comment résister à l’invitation que nous lance Jean-Denis Monory d’aller assister à une comédie baroque, dans un théâtre baroque avec gestuelle et déclamation baroques ? C’est chose difficile, d’autant plus que ces occasions-là ne courent guère les rues parisiennes…
Le gagnant de l’Eurovision ?
La victoire de Steinkerque du 3 août 1692 apporta beaucoup de bienfaits à la France : outre le fait que le Maréchal de Luxembourg écrabouilla noblement les perfides Anglo-hollandais, cette victoire militaire donna naissance à la mode de la cravate à la Steinkerque, et au Te Deum le plus célèbre de Charpentier…
Mélancolie contre fraîcheur
Savall contre Goebel. Un choc frontal entre l’Espagne alanguie et la froidure germanique, sur fond de musique française. Mais français, le sont-ils vraiment ces 4 ordres composés de suites de danses, chacune précédée d’une sonate ?
Bowman à son sommet
Dès les années 1980, les critiques musicaux, espèce cruelle et cynique, ont gribouillé des piques acerbes sur le déclin de James Bowman. Pourtant, même déclinant, le légendaire contre-ténor continuait aisément à remonter les bretelles de beaucoup… Pourquoi donc cette méchanceté ? Tout simplement parce que James Bowman était encore plus merveilleux auparavant.
Eh oui ? ENO.
Après le superbe Giulio Cesare de Glyndebourne 2005 (Opus Arte), nous avions commencé à exhumer d’autres captations video dont l’honorable Hickox (Euro Arts). Quelle ne fut pas notre surprise de voir à plusieurs reprises mentionnée dans nos courriers d’électeurs (de Bavière) cette réalisation historique de l’ENO à laquelle il faut rendre justice…