Entre tradition assumée et modernité triomphante
Dans la lignée des publications du Centre de Musique baroque de Versailles et de l’éditeur belge Mardaga, c’est un ouvrage fort didactique que nous livre Benoît Dratwicki sur Antoine Dauvergne, à la fois instrumentiste (il débuta comme violoniste à la Chambre du Roy), compositeur, responsable à trois reprises des destinées de l’Académie Royale de Musique, sans oublier son passage à la tête du Concert Spirituel où il succéda à Mondonville…
Dédicace de Lully au Roi
Armide fut la dernière tragédie lyrique de Lully, et sa dernière collaboration avec son complice de longue date, la poète Philippe Quinault. Sublime chant du cygne auquel le Roi ne daigna pas assister, las des scandales de la vie tumultueuse du Florentin et de ses mœurs dites italiennes.
Armide de Lully ou le sublime crépuscule du Florentin
Crépuscule peut-être, mais flamboyant automne, brillant déclin, sublime chant du cygne. Armide fut la dernière tragédie lyrique de Lully, et sa dernière collaboration avec son complice de longue date, la poète Philippe Quinault. Il y aura bien la pastorale héroïque Achille & Polyxène sur les médiocres vers de Jean Galbert de Campistron en 1687…
Que la fête commence…
A la mort de Louis XIV, le royaume de France présente un bien sombre tableau. Des finances asséchées par des années de guerre, une position européenne à l’équilibre fragile, une élite dirigeante complotante et emportée dans un tourbillon d’excès en tous genre, une noblesse provinciale pauvre et grondante, et tout un peuple souffrant de misère, de faim, de frustration, d’ignorance…
Un Jacques-Ange Gabriel passe…
Assurément, voici un bel ouvrage, à la facture soignée, qui paraît pour célébrer la réouverture de l’Opéra royal après sa restauration. On soupèse cet in-folio à la couverture cartonnée illustrée d’une belle contre-plongée, sa jaquette transparente sur laquelle apparaît le titre, l’épaisse texture du papier. Cet Opéra royal de Versailles s’avère de ces ouvrages que l’on prend plaisir à saisir et à feuilleter, à laisser traîner sur une console…
« La musique militaire est à la musique (…) »
Qui n’a jamais entendu la fameuse marche des Gonzague, que ce soit dans la martiale Toccata introductive de l’Orfeo de Monteverdi, ou son adaptation dans le premier chœur de ses Vêpres à la Vierge ? Cette Toccata de l’Orfeo, qui s’apparente à une fanfare militaire, est remarquable à double titre.
La voix chez Monteverdi
Cet article a fait l’objet d’une parution dans Monteverdi, L’Orfeo, L’Avant-Scène – Opéra, Sept-octobre 1976, pp. 78-82. Il est reproduit ici avec l’aimable autorisation de M. Mauro Uberti. Seul le titre général La voix chez Monteverdi a été ajouté par nos soins.
La Missa Salisburgensis de Biber
Cette messe monumentale va nous permettre de comprendre comment les compositeurs créaient leurs œuvres en tenant compte de l’acoustique particulière du lieu où elles allaient être jouées. En effet, la Missa Salisburgensis sert avant tout de marque de puissance du prince, rythmant la vie publique.
L’orgue : le roi des instruments ?
Cette brève synthèse, d’une extrême clarté, permettra aux lecteurs de se familiariser avec la facture – ô combien complexe – de l’orgue. Elle est extraite du Lexique musical raisonné de L’Histoire de la Musique Occidentale sous la direction de Jean et Brigitte Massin (Fayard, 2007).
Le Claviorganum
Un superbe récital de Gustav Leonhardt consacré aux compositeurs anglais (Byrd, Bull, Gibbons) et germaniques (Pachelbel, Bach, Ritter, J. C. Bach) vient de paraître chez Alpha. Pour la première fois, le pape du baroque accepte de jouer sur un claviorganum.
La Pochette : le cadet de la famille des cordes
La pochette est l’instrument des maîtres à danser dont Monsieur Jourdain est si friand. Goethe relate dans son ouvrage Dichtung und Wahrheit qu’alors qu’il était étudiant à Strasbourg il apprit le menuet à l’aide de ce Tanzmeistergeige (violon de maître de danse littéralement).
Le oboe da caccia
Cet instrument étrange apparaît dans l’instrumentation de la Passion selon Saint-Jean de Bach BWV 244 pour la première fois. Il figure également dans diverses cantates datant de la période de Leipzig, à partir de 1723.
Le cor baroque et la trompette naturelle sont-ils condamnés à jouer faux ?
Une petite controverse émergea lors des représentations de Giulio Cesare au Théâtre des Champs-Elysées à l’automne dernier. Les cornistes de Christophe Rousset jouaient en effet le plus affreusement faux du monde, à peine au quart de ton près, défigurant totalement le si célèbre Va tacito e nascosto…
Le cornet à bouquin, “un truc d’intello” ?
Le cornet à bouquin est le lointain cousin des cornes d’animaux percées de trous qui apparaissent sur nombres de miniatures du Moyen-Age. L’instrument proprement dit est employé du XV au XVIIIème siècle mais connaît un important déclin vers 1640…
L’Aria da Capo : un éternel recommencement ?
Découvrons ensemble l’ABA du Da capo, son A-B-A. En effet, sans rapport aucun avec le groupe disco suédois, l’air da capo est une forme cyclique, rigoureusement codifiée.
Un clavecin d’un tempérament inégal
Vous avez sans doute souvent remarqué l’expression accord au tempérament inégal ou accord au tempérament mésotonique sur les jaquettes de vos CDs, à côté du nom du claveciniste ou du diapason utilisé (cf. La Question du Diapason). Au delà de la poésie mystérieuse qui s’en dégage, à quoi se rapportent ces tempéraments ?
De l’art d’en pincer pour les cordes
Lecteur qui vous amusez sans doute de cet échange imaginaire mais ô combien inspiré de murmures réels, saurez-vous distinguer ces différents instruments de la famille des luths que sont le luth, l’archiluth, le théorbe, le chitarrone, sans compter la mandore, l’angélique ou le colachon ?
Cadmus & Hermione de Lully
Nom : tragédie mise en musique. Date de naissance : 1er février 1673. Parents : Jean-Baptiste Lully, Philippe Quinault. Telle pourrait être l’en-tête de la fiche signalétique de cette œuvre complexe et expérimentale, qui présente déjà, et de manière incroyablement aboutie, les caractéristiques de l’opéra français du Grand Siècle
La Question du Diapason
Il n’entre pas dans notre discussion d’aborder l’aspect technique du concept du diapason, liée au système de notation musical. A ce sujet, on se réfèrera par exemple à l’article de J. Chaillet dans l’Encyclopedia Universalis.